
L’arrivée de la nouvelle vague de médicaments directement actifs sur le virus de l’hépatite C (VHC) a permis d’augmenter de façon majeure le taux de guérison. Cependant pour les patient n’étant pas parvenus à obtenir une réponse virologique soutenue (RVS) après un traitement par une association sofosbuvir (SOF) et ribavirine (RBV), avec ou sans interféron pégylé (Peg-IFN), il n’existe pas d'options de retraitement établies.
Cette étude, publiée sous forme d’une communication rapide, présente les résultats d’un essai ouvert ayant évalué l'efficacité et la sécurité d’une association lédipasvir (LDV)-SOF, plus RBV chez des patients infectés par un VHC de génotype 1 et n’ayant pas obtenu de guérison après avoir été traités dans le cadre des essais de phase II et III du sofosbuvir.
Ce sont au total 51 patients qui ont été recrutés sur 24 sites aux États-Unis.
Tous ont reçu l’association fixe sofosbuvir-lédipasvir en une prise quotidienne plus la RBV avec une posologie adaptée en fonction du poids (1 000 ou 1 200 mg/jour) pendant 12 semaines.
Le critère d'efficacité était la proportion de patients ayant une RVS, 12 semaines après l'arrêt du traitement (RVS12).
Parmi les 51 patients inclus, 25 (49 %) avaient été traités par une association SOF Peg-IFN-ribavirine, 20 (39 %) avaient reçu SOF-RBV, 5 (10 %) avaient reçu un placebo SOF avec Peg-IFN-ribavirine, et 1 (2 %) avait reçu une monothérapie GS-0938.
Un séquençage détaillé des régions NS5A et NS5B a été réalisé pour mettre en évidence des mutations de résistance au traitement.
Tous avec une RSV12 ou presque
Parmi les 51 patients, 14 (27 %) avaient une cirrhose compensée au départ, et 47 (92 %) avaient un génotype non-CC de l’interleukine-28B.
La RVS 12 a été obtenue chez 50 des 51 patients (98 %) traités.
Parmi les 45 patients qui avaient été précédemment traités par du sofosbuvir, 44 (98 %) ont obtenu une RVS12.
Le seul patient qui n'a pas atteint la RVS12 était un patient infecté par un VHC de génotype 3a qui avait été incorrectement classé comme de génotype 1lors du traitement précédent.
Compte tenu des taux élevés de RVS12, aucune différence entre les sous-groupes de patients n’était perceptible.
Sur les 51 patients, 41 (80 %) ont rapporté au moins un événement indésirable (EI), mais la plupart des événements étaient d'intensité légère à modérée.
Les EI les plus fréquents étaient la fatigue, des maux de tête, et une diarrhée.
Un patient a arrêté le traitement en raison d'un évènement indésirable a priori sans rapport (trouble bipolaire).
Cette étude, bien que non contrôlée, suggère qu’un retraitement de douze semaines par une combinaison fixe sofosbuvir-lédipasvir, plus la RBV est une option efficace et sûre pour les patients n’ayant pas obtenu de guérison avec des traitements antérieurs comprenant du sofosbuvir.
Pr Marc Bardou