La date de début de la puberté change dans les pays occidentaux. L’augmentation d’incidence de l’obésité en est une explication, mais il existe d’autres facteurs susceptibles de modifier cet âge dans l’autre sens. Ce pourrait être le cas de la consommation en sel, très élevée dans les pays occidentalisés et largement supérieure aux valeurs journalières recommandées. C’est la raison pour laquelle une équipe américaine de l’université du Wyoming a effectué une expérimentation sur des rats, au terme de laquelle ils ont pu constater que les ratons élevés dès la naissance avec un régime élevé en sel avaient un début de puberté nettement plus tardif que les rats nourris avec un régime pauvre en sel, sans que les chercheurs n’aient pu démontrer de différences pour ce qui concerne les taux plasmatiques de cortisol ou de FGF-21 (qui a été impliquée dans le déclenchement de la puberté dans d’autres expérimentations animales). Les auteurs ont alors lancé une deuxième étude sur modèle animal nourris avec des concentrations variables en sel, étude qui a montré que les doses élevées retardent la puberté tandis que les doses faibles l’avancent, suggérant que la teneur en sel de l’alimentation exerce un effet sur la fonction reproductive. Ce constat ne manque pas d’interpeller quand on sait que les pubertés tardives sont souvent associées à des troubles du comportement, une hypersensibilité au stress et une réduction de la fertilité.
Dr Dominique-Jean Bouillez