Sous un autre angle

Paris, le samedi 6 juin 2015 – L’une des forces de l’art est de parvenir à nous faire contempler certains éléments intangibles de nos existences et de notre environnement sous un autre angle. Tous les jours, vous grimpez les marches du même hôpital, poussez sa porte sans conviction et n’en observez même plus les contours. Savez-vous vous seulement que cet établissement est doté de terrasses susceptibles de vous offrir un autre voyage sur la ville ? Savez-vous que ces esplanades sont des invitations à la danse ? Tout en douceur, c’est la petite leçon qu’offrira du lundi 8 au dimanche 14 juin le CHRU de Besançon en accueillant l’événement artistique Avec vues sur terrasses. Dans le cadre du programme Culture et santé 2015 initié par l’Agence régionale de santé, deux films de danse (L’aube et Le Jour) tournés sur les terrasses de l’hôpital et réalisés par Jacques Séchaud et Alain Michon seront diffusés en continu pour tous les patients et pour un public plus large à la bibliothèque de l’hôpital. La danseuse Geneviève Pernin présentera en outre le mardi 9 juin à 13 heures un solo de danse sur le parvis d’entrée de l’établissement. Autant de moments destinés à nourrir une réflexion nouvelle sur les liens entre l’architecture et le corps.

Images d’hier à la casse !

Une telle habitation des espaces renvoie souvent à un imaginaire futuriste. Cet après, ce demain est au cœur de l’ouvrage de Marc Boulay, sculpteur et Jean-Sébastien Steyer paléontologue, Demain, les animaux du futur. A la frontière entre l’art et la science, ce livre invite à poser un regard neuf sur les questions concernant l’environnement et la biodiversité en se laissant aller tout autant à la rêverie qu’à la réflexion. Il ne s’agit plus de grands discours culpabilisants mais d’images saisissantes par leur beauté et leur véracité. Un angle de vue frappant et différent qui pourrait se révéler plus performant que de nombreuses déclarations.

Se décarcasser pour un ami

Porter un autre regard sur l’hôpital ou sur la biodiversité de demain ne semble pas des épreuves insurmontables, même si elles demandent un effort d’imagination et d’abstraction. Il est plus difficile d’envisager certains sujets fatidiques sans tomber dans les travers habituels. Les réalisateurs israéliens Sharon Maymon et Tal Granit y sont cependant parvenus. Avec Fin de Partie , ils offrent un film réjouissant sur un sujet qui ne l’est nullement : la fin de vie, l’euthanasie. Les pensionnaires d’une maison de retraite décident pour aider l’un d’entre eux, qui se sait condamné à court terme, de fabriquer une « machine pour mourir en paix ». Ici, on le voit la gravité affleure la fantaisie, permettant de s’éloigner des pensums habituels sur ce sujet douloureux.

Ne casse pas des briques

Changer de point de vue n’est cependant pas un chemin qui s’offre facilement. On voulait tout casser de Philippe Guillard, où Kad Merad interprète un cinquantenaire qui apprend qu’il souffre d’un cancer et qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre (avec une scène d’annonce du diagnostic et du pronostic qui n’existe que sur les écrans) ne parvient pas à s’émanciper des films habituels de camaraderie où le destin tragique d’un membre conduit les autres à revenir sur leurs propres échecs et leurs propres insuffisances. Rien de très différent, mais grâce à la palette d’acteurs (Kad Merad, Benoît Magimel, Charles Berling), le film se laisse apprécier.

 

Spectacle :

Avec vues sur terrasse, du 8 au 14 juin, CHRU, Jean Minjoz, 3 Boulevard Alexandre Fleming, Besançon , France

Livre : 

Demain, les animaux du futur, Marc Boulay et Jean-Sébastien Steyer, Belin, collection Belin Sciences, 144 pages, 23 euros

Cinéma :

Fin de partie, de Sharon Maymon et Tal Granit, sortie le 3 juin, 1h35

On voulait tout casser, de Philippe Guillard, sortie le 3 juin, 1h36

Aurélie Haroche

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