
Chicago, le samedi 13 juin 2015 - Toujours plus haut, toujours
plus fort, après s’être intéressé au goût de la chair humaine (lien
: Le goût des autres), le JIM se penche cette semaine sur la
placentophagie.
Pratique ancestrale dans certains pays, et notamment en Chine, elle
a été remise au goût du jour par quelques célébrités qui le
cuisinent sous toutes ses formes : gratins, rôtis, pâtés, lasagnes
et même smoothies ! Profitant de l'effet de mode, des sociétés
américaines leur ont emboité le pas en lançant sur le marché chips
et autres cookies à base de cet "ingrédient"…
Celles qui ont essayé l’ingestion de ce produit du corps humain
avancent que cela diminuerait la dépression du post-partum et les
douleurs consécutives à l'accouchement.
Pas ragoûtant, ni concluant !
Ces assertions et cette nouvelle tendance ont conduit des
scientifiques de la Northwestern University à s’adonner à une revue
de la littérature consacrée à la placentophagie.
Les auteurs ont recensé un total de 49 articles publiés entre 1950
et 2014. Dix articles (quatre concernant les humains et six les
animaux) ont finalement été inclus. Au total, les études portant
sur la consommation de placenta ne sont pas concluantes en ce qui
concerne d’éventuels avantages sur la santé et la détermination des
bénéfices et des risques d’une telle pratique requiert une enquête
plus approfondie.
« Sur toutes les études disponibles, une seule a montré un potentiel bénéfice pour la santé, la diminution de la douleur post-natale, mais l’étude, bien que rigoureuse et convaincante, suggérait que le placenta devrait être mangé juste après l’accouchement et qu’il ne devait pas être conservé ou chauffé », explique le Dr Clark, qui a participé à cette revue.
Rappelons, en guise de conclusion, qu’en France, consommer du placenta est strictement interdit, le chanteur Joey Starr, qui s’est (notamment) illustré en affirmant y avoir goûté à la naissance de son fils, s’expose donc à une condamnation à deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende…
Frédéric Haroche