Modification de la loi Evin : le consensus gouvernemental déçoit les addictologues

Paris, le mercredi 17 juin 2015 - Face à l’adoption par les députés, contre l’avis du gouvernement, d’un amendement sénatorial de la loi Macron modifiant la loi Evin et pouvant faciliter les messages promotionnels sur l’alcool (et notamment le vin), le ministre de la Santé n’avait pas eu de mots assez forts pour dénoncer cette attaque contre l’équilibre de la loi Evin. Pourtant, l’amendement imposé par le gouvernement (dans le cadre de l’adoption par la voie du 49-3) n’est pas un retour pur et simple à l’esprit initial de la législation adoptée en 1991. Il se veut une réponse consensuelle aux critiques formulées par les élus proches des viticulteurs, une « clarification ». Ainsi, est-il précisé que les contenus faisant allusion « au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique disposant d’une identification de la qualité ou de l’origine » ne pourront pas faire l’objet d’une sanction en application de la loi Evin. Pour Gérard César qui avait défendu l’amendement controversé, c’est une victoire, tandis que les spécialistes de l’addiction et de la lutte contre l’alcoolisme déplorent ce recul. Sur Europe 1, le docteur Alain Rigaud dénonce ainsi un « lâchage ». Du côté du ministère de la Santé, on se montre plus discret que ces derniers jours, mais on ne peut que confirmer un constat d’échec.

M.P.

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