
Des auteurs ont rapporté récemment une association entre les facteurs de risque cardiovasculaire (obésité, IMC élevé, hypercholesterolémie, hyperlipidémie), d’une part, et l’incidence de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et la survie des patients, d’autre part. Comme Il s’agit de facteurs que l’on retrouve associés au diabète de type 2, il semblait logique d’étudier le lien entre ces deux maladies. D’après une première étude cas-contrôle néerlandaise, le diabète pourrait avoir un effet protecteur contre la SLA, mais ses résultats n’étaient pas statistiquement significatifs. Deux autres études renforcent cette hypothèse, l’une publiée début 2015 par des Suédois (1) et la seconde, plus récente, issue de l’analyse prospective de données d’un registre de population danois (2).
L’étude danoise a inclus 3 650 patients âgés en moyenne de 65,4 ans et atteints de SLA diagnostiquée entre 1982 et 2009. Chacun des malades a été apparié à 100 sujets contrôles. Au terme d’une analyse réalisée en septembre et octobre 2014, les auteurs ont constaté que, parmi les 9 294 participants qui avaient eu un diabète dans les 3 ans précédents, 55 ont développé une SLA, à un âge moyen de 59,7 ans. Ils ont observé une association protectrice concernant le risque de cette maladie neurodégénérative avec le diabète de type 2 (odd ratio 0,81), mais pas l’obésité. La force de cette association augmente avec l’âge au moment du diagnostic, l’effet protecteur du diabète sur la SLA devenant statistiquement significatif à partir de l’âge de 61 ans. Bien que les mécanismes sous-tendant le lien diabète-SLA restent à élucider, notent les auteurs, ces résultats vont dans le sens d’un rôle du métabolisme énergétique dans la pathogenèse de la SLA.
Dr Catherine Faber