Rap et psy

Le rap fait désormais partie intégrante de notre culture musicale, expliquent deux psychiatres exerçant en Australie, dans une correspondance adressée à The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry. Les auteurs présentent une vignette clinique illustrant leur propos sur la possibilité d’étayer certaines interventions auprès de jeunes en difficulté en s’appuyant sur leur goût du rap et de la musique hip-hop, « utilisables pour améliorer l’intervention psychologique dans la maladie mentale en ciblant les patients appropriés », essentiellement de jeunes adultes ou des adolescents, comme la jeune fille de 16 ans évoquée dans leur texte.

Ils notent qu’elle utilise dans les morceaux de rap qu’elle écrit  « une forme de libre association à travers ses chansons permettant d’accéder à ses émotions intérieures ». Les auteurs exploitent l’ensemble des paroles apportées par cette jeune (vue pour des troubles de l’humeur et du comportement, incluant un refus de la scolarité) comme « une base pour explorer sa propre histoire ». En somme, ces thérapeutes se mettent à la portée de leur patiente en s’efforçant de maîtriser le même langage qu’elle. Et à travers ces entretiens, elle en vient à parler d’un « traumatisme infantile, à peine voilé » dans les textes des chansons de rap qu’elle propose.

Quel rôle du rap dans l'amélioration ?

Influence décisive du rap ou non, l’évolution semble en tout cas favorable, puisque ses troubles de l’humeur et du comportement se sont améliorés et qu’elle a « réussi à obtenir une qualification en boulangerie ».  Si l’univers du rap paraît a priori fort éloigné des standards habituels de la musicothérapie (puisant plutôt dans les ressources apaisantes de la musique classique ou du style easy listening [1]), cette observation montre, estiment les auteurs, que cette forme moderne de musique plus engagée peut être « utilisée efficacement en thérapie, surtout chez les adolescents ».

Dr Alain Cohen

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