Recrutement difficile dans les essais thérapeutiques sur les cancers gynécologiques

Dans le domaine des cancers gynécologiques, plus de 3 essais de phase III sur 5 ne peuvent être menés à bien faute d’un recrutement suffisant. Pour en savoir plus sur les facteurs qui concourrent à ce phénomène, une équipe américaine a réalisé une étude observationnelle prospective multi-institutionnelle chez des femmes atteintes d’un cancer utérin nouvellement diagnostiqué ou récidivant. Elle a analysé la disponibilité, l’admissibilité et l’inclusion des patientes dans des essais thérapeutiques menés par le Gynecologic Oncology Group (GOG).

Au total, 781 patientes et 150 médecins de 60 centres ont répondu au questionnaire élaboré spécifiquement. Un essai GOG était disponible pour seulement 38 % des femmes. Plus d’un tiers de ces patientes (35 %) étaient éligibles, mais n’ont pas été incluses dans l’essai, 13 % n’étaient pas éligibles et 52 % ont été recrutées.

En ce qui concerne les facteurs liés aux médecins, la spécialité, l’origine ethnique et le type de pratique ont un impact significatif sur l’accès aux essais GOG : il est meilleur pour les cancérologues gynécologues et médicaux que pour les radiothérapeutes, pour les médecins non hispaniques et pour les hospitalo-universitaires.

Du coté des patientes, l’origine latino-américaine et un âge supérieur à 71 ans ont un impact négatif en termes de disponibilité des études. Celles présentant plus de quatre comorbidités ont plus de chances de ne pas remplir les critères d’éligibilité (odd ratio OR  4,5). En revanche, les femmes non caucasiennes et les patientes prises en charge par des médecins noirs ont plus de chances d’être recrutées que les autres (OR 56,5). Un impact significatif d’autres facteurs a été observé, à savoir l’opinion positive des patientes quant à l’utilité des études (OR 76,9), les problèmes en cas de prise en charge effectuée en dehors des études (OR 12,1), la pression pour être recruté (OR 0,27) et la gratuité des soins (OR 0,13). L’avis des médecins a également une importance, qu’il s’agisse de l’insuffisance de résultats en cas de prise en charge standard (OR 3,6) ou du caractère non chronophage de l’étude (OR 3,3). Il serait possible d’agir sur ces facteurs modifiables pour améliorer le recrutement dans les études du GOG, concluent les auteurs.  

Dr Catherine Faber

Références
Brooks SE et coll. : Participation in cervical and uterine cancer trials: An NRG/GOG247 study. Gynecol Oncol., 2015 ; 138 : 101-8.

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