Partage en ligne des examens biologiques : l’Alsace, figure de pointe

Paris, le jeudi 17 septembre 2015 - La biologie médicale occupe une place importante dans notre système de santé : plus de 60 % des diagnostics à l’hôpital et en médecine de ville en dépendent. Le partage de l’information entre les prescripteurs d’examens de biologie médicale et les laboratoires qui les réalisent peut être amélioré. Il trouve clairement ses limites lors des épisodes hospitaliers des patients ou plus généralement, pour le suivi des pathologies chroniques. Le projet régional Albiom (Alsace biologie médicale) est un exemple de partage réussi.
« Albiom a consisté à déployer un outil de compte rendu structuré et codé des résultats d'examens basé sur le cadre d'interopérabilité des systèmes d'information de santé (CI-SIS) », explique ticsante.com.
Compte tenu des premiers résultats positifs d’Albiom, l’opportunité de sa généralisation aux autres régions est grandement ouverte. Le groupement de coopération sanitaire (GCS) Alsace e-santé a publié début septembre un « Plan biologie 2016 », annonce le site dédié aux nouvelles technologies de la santé, une feuille de route visant à engager le déploiement national de ce projet d'échange et de partage des comptes rendus d'examens de biologie, présente le GCS.

Albiom : au bénéfice du patient, du médecin et du biologiste

Le dispositif expérimental Albiom, lancé depuis 2013 par le GCS Alsace e-santé avec les laboratoires, les établissements et les professionnels libéraux, a pour but de permettre au patient et à son médecin, de visualiser en ligne l’historique de ses résultats d’examens de biologie médicale, quelle que soit leur origine (structure hospitalière ou privée). A ce jour il est utilisé dans 28 laboratoires alsaciens et concernera d'ici fin 2015 plus de 66 laboratoires privés et deux laboratoires hospitaliers.

Les résultats d'examens de biologie médicale structurés entre laboratoires, professionnels de santé et patients, sont partagés au sein du DMP (dossier médical partagé) et avec l'aide de la messagerie sécurisée MSSanté, explique le GCS. Son document présente en détail le projet Albiom ainsi que ses résultats début 2015. L’année 2013 et le premier semestre 2014 ont été consacrés à la préparation des deux volets du projet : définition des besoins avec les partenaires du projet et avec les acteurs du terrain (biologistes, médecins, services informatiques, éditeurs), lancement de plusieurs appels d’offres et proposition de sites préfigurateurs. Déjà plus d'une centaine de comptes rendus d’examens étaient disponibles dans le DMP en mars 2015.

Le partage des résultats de biologie médicale entre professionnels de santé contribue également à l’optimisation de la relation ville-hôpital. Le prescripteur des analyses dispose, dans un tableau de bord, du suivi de tous les résultats de son patient et ll est alerté automatiquement si des résultats anormaux se présentent. Le biologiste bénéficie des informations cliniques (volet médical de synthèse, compte rendu hospitalier…) déposées dans le DMP. Le patient peut consulter plus facilement ses résultats et devenir pleinement acteur de sa santé.

Dans la continuité d’Albiom

Alsace e-santé a publié le 3 septembre un rapport regroupant les enseignements de son projet Albiom dans le but de faciliter l'échange et le partage des résultats d'examens de biologie médicale dans d'autres régions de France. Il propose cette feuille de route à toute institution, groupement de coopération sanitaire (GCS) e-santé, biologiste, ou encore éditeur de logiciels. Il définit les conditions d’organisation adaptées aux usages et contribue au développement de nouveaux outils répondant aux besoins des professionnels de santé, indique le GCS. Le plan Biologie 2016, qui s’inscrit dans la continuité du projet Albiom mené avec le soutien de l’ASIP Santé et de l'Agence régionale de santé Alsace, peut être consulté ou téléchargé à l’adresse https://www.alsace-esante.fr/sites/default/files/albiom_biologie2016_rapport.pdf .

Plusieurs sociétés éditrices ainsi que d’autres GCS e-santé projettent de déployer Albiom. L’un d’entre eux, s’appuie déjà sur la démarche et les retours d’expérience alsaciens afin de développer l’échange de la biologie médicale.
Albiom utilise des normes et standards internationaux, qui fixent les règles d’une informatique de santé communicante. Son utilisation facilite l’intégration de systèmes et permet une exploitation automatisée des résultats reçus. L’échange et le partage des données en santé sont un levier d’amélioration de l’efficience du système de santé et de sa performance, agissant sur la qualité des prises en charge, sur la continuité de soins, et sur la maîtrise des risques, note encore le GCS.

Dominique Monnier

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