Projet de loi de Santé : l’expérimentation des salles de shoot maintenue par le Sénat

Paris, le vendredi 18 septembre 2015 – Parmi les mesures qui semblaient ne pas devoir passer les fourches caudines des sénateurs qui procèdent actuellement à l’examen du projet de loi, l’expérimentation des salles d’injection à moindre risque, destinées aux toxicomanes, semblait figurer en bonne place. De nombreux élus membres des Républicains n’avaient en effet pas caché leur hostilité à de tels dispositifs dont beaucoup redoutent qu’ils soient perçus comme des incitations à la consommation de drogue. Cependant, hier après-midi, le Palais du Luxembourg repoussait les différents amendements présentés par des sénateurs de droite visant à supprimer l’article 9 donnant son feu vert à l’expérimentation de ces centres d’injection supervisés. Cette issue inattendue s’explique par l’absence d’un grand nombre d’élus Républicains hier, laissant les socialistes majoritaires. Ainsi, l’article 9 a-t-il été conservé grâce à la participation des sénateurs socialistes, tandis que la plupart des élus de droite se sont prononcés contre (à l’exception d’Alain Milon et de Catherine Deroche rapporteurs Républicains du texte et d’Elisabeth Doineau, UDI).

Association avec un hôpital : une option critiquée

L’unique modification apportée sur ce sujet a été l’introduction d’une condition visant à imposer que ces salles de consommation soient intégrées au sein d’un établissement de santé. Un tel choix vise à renforcer le rôle des professionnels de santé et des médecins dans ce type de structure et à répondre à un certain nombre d’enjeux de sécurité sanitaire. Il doit également permettre de favoriser l’acceptation du grand public et des riverains en modifiant quelque peu l’image de ces salles. Cependant, il suscite la réticence de nombreuses associations qui redoutent que ce couplage association avec les établissements de santé n’envoie un message négatif à beaucoup  toxicomanes et les dissuadent de recourir à ces centres. Une telle mesure limite également l’éventail des choix possibles pour l’implantation des salles. Pour l’heure, le projet le plus abouti porté par l’association Gaïa semble cependant déjà répondre à cette condition, puisque c’est très probablement l’hôpital Lariboisière à Paris qui accueillera le premier centre expérimentateur. Les projets pilotes qui pourraient débuter dès 2016 devront s’étendre sur une période d’au moins six ans.

Léa Crébat

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