Abolition du tiers payant, hausse des rémunérations : Fillon brosse les médecins dans le sens du poil

Paris, le vendredi 23 octobre 2015 - Candidat à la primaire organisée par Les Républicains, l’ancien premier ministre François Fillon présente successivement les différents volets de son programme. Il a ainsi prononcé hier un discours largement consacré à la santé. L'ancien Premier ministre a tout d’abord estimé que le projet de loi de santé de Marisol Touraine non content de « cristallier les hostilités du monde médical » n’était nullement une réforme « globale ou structurelle ». Fort de ce constat, François Fillon a énuméré « cinq engagements ». Il souhaite tout d’abord une « meilleure synergie entre le secteur privé et le secteur public ». Au programme : la remise au centre du parcours de soins du médecin traitant dont la rémunération ne peut être qu’augmentée selon François Fillon (qui n’a cependant pas avancé de chiffres). Pour les hôpitaux, qui dit synergie, dit surtout imitation du privé. François Fillon considère en effet que le « service public hospitalier a beaucoup à apprendre des modes de gestion des meilleures cliniques ». Dans le même esprit, il estime, qu’en s’inspirant du modèle allemand, le statut de certains hôpitaux pourrait se rapprocher « de celui des établissements privés à but non lucratif ». En second lieu, François Fillon appelle à « une réorganisation du pilotage », avec là encore des propositions propres à satisfaire les médecins libéraux, puisqu’il prône un renforcement du rôle des professionnels de santé au sein des Agences régionales de Santé (ARS).

Pour une franchise maladie universelle

Concernant le financement, ses traitements passent par l’application d’une « règle d’or », l’introduction d’une « franchise maladie universelle » qui remplacerait les tickets modérateurs et autres franchises actuelles et la définition d’un « panier de soins de base » remboursés par l’Assurance maladie, le reste demeurant à la charge des assurances complémentaires (les plus pauvres pouvant néanmoins bénéficier d’une prise en charge par l’assurance maladie). Enfin, l'ancien Premier ministre souhaite « installer une vraie culture de l’évaluation des pratiques et des établissements » ainsi qu’une « promotion du secteur économique qu’est la santé ». Les propositions concernant la santé publique et les questions éthiques devraient faire l’objet de discours ultérieurs. Soulignons enfin que s’il n’a pas évoqué ce point dans son discours général, François Fillon n’a pas caché que la généralisation du tiers payant ne serait nullement imposée aux médecins, si son parti (et surtout lui-même !) revenait au pouvoir.

M.P.

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