Applications mobiles de santé : les pharmacies peinent à rentrer dans la danse

Paris, le jeudi 10 décembre 2015 - Pas un jour ne s’écoule sans qu’une nouvelle application « santé » ne fasse son apparition dans les boutiques virtuelles de nos appareils connectés. L’engouement est incontestable et les chiffres sont éloquents : en 2015, les 103 000 applications qui composent ce marché ont été téléchargées 3 milliards de fois, soit une hausse de 35 % par rapport à 2014 et de près de 80 % par rapport à 2013. Un gâteau qui ne cesse de grossir et que se partagent aujourd’hui 45 000 sociétés éditrices, dont une proportion de plus en plus importante emploie plus d’une centaine d’employés.

Faible intérêt pour l’activité d’officine  

Si ces données témoignent de la croissance exponentielle du secteur, le cabinet allemand Research2Guidance qui les révèle dans une étude disponible sur son site en propose une analyse plus détaillée, exposant les enjeux qu’elles préfigurent pour tous les acteurs du monde de la santé. D’après l’enquête, les malades chroniques constituent aujourd’hui la cible privilégiée de 48 % des éditeurs d’applications mobiles, devant les hôpitaux (32 %) et les médecins (30 %).

Une proportion qui ne reflète pas encore la réalité d’un marché toujours dominé par la catégorie « forme & bien-être », mais qui indique une tendance claire et identifiée. Il faut en revanche regarder tout en bas de ce classement pour découvrir que les pharmacies d’officine ne suscitent un intérêt que chez 5 % des éditeurs, soit deux fois et demie moins que les services infirmiers et deux fois moins que les proches.

Un modèle qui reste à développer

« D’après les professionnels de la santé connectée, les patients constituent le groupe qui bénéficiera le plus des apports de ces applications mobiles dans les 5 années à venir », annoncent les rédacteurs de l’étude. Plus de la moitié des éditeurs interrogés pense ainsi que les malades ont tout à gagner de cette révolution numérique et 41 % prédisent qu’elle impactera fortement la pratique des médecins, notamment en ce qui concerne le diagnostic, les protocoles de traitement ou plus simplement la planification des rendez-vous.

Une fois encore, les pharmaciens ferment la marche de ce tableau et constituent, selon les éditeurs, la catégorie qui risque le moins de voir sa pratique bouleversée par ces technologies. Tout porte ainsi à croire que les opportunités qu’offre cette profession en matière de développement d’applications mobiles et d’objets connectés n’ont pas encore été identifiées par les tenants de ces technologies. Rien d’alarmant en soi si l’on considère que ce marché n’est pas encore arrivé à maturité, mais à méditer dans le contexte de changements rapides des usages que ces applications commencent à générer dans le milieu de la santé.

Benoît Thelliez

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