
Le British Medical Journal publie chaque année à la période de Noël, sous la rubrique « Christmas », une série d’études consacrées à des sujets plus légers, tels que la phénoménale consommation d’alcool de James Bond ou la durée de vie d’une boîte de chocolats dans un service hospitalier. C’est du vieillissement accéléré des chefs d’état dont il est question cette fois.
Une étude réalisée aux Etats-Unis a comparé la durée de vie des chefs d’état après leur élection à celle de leur challenger malheureux, dans 17 pays régis selon un régime parlementaire ou présidentiel. L’inclusion des élus et de leur opposant débute en 1722 et l’étude se termine en septembre 2015. Au total 540 candidats ont été recensés, dont 279 élus et 261 candidats malheureux. Le résultat est significatif, puisque les candidats qui ont été aux postes de chefs d’état ou de gouvernement vivent en moyenne 4,4 ans (intervalle de confiance à 95 % de 2,1 à 6,6) de moins après leur dernière élection que ceux qui n’ont jamais obtenu l’investiture suprême (13,4 ans vs 17,8 ans après la dernière élection).
Les auteurs de l’étude reconnaissent l’existence possible de certains biais, tenant notamment au fait de la comparaison entre l’élu et le battu. Dans certains pays en effet, les candidats des partis sont le reflet de classes socio-économiques différentes, ce qui peut fausser les données de départ, comme par exemple au Royaume Uni où les candidats du parti du Labour sont issus des milieux des fermiers, ou des mineurs, alors que les candidats des Tories sont classiquement des aristocrates.
Dr Roseline Péluchon