
La prématurité est source d’une telle morbi/mortalité que sa réduction est un véritable enjeu de santé publique. C’est néanmoins un challenge du fait de causes multifactorielles qui sont en partie liées aux déterminants sociaux de santé. Ainsi, un espace intergénésique compris entre 18 et 24 mois est idéal en matière de réduction de la prématurité, cet intervalle étant intimement lié à un suivi de la patiente durant le post-partum, en particulier à distance de l’accouchement.
Une équipe californienne a analysé la contraception dont avait bénéficié lors des 18 mois précédant une cohorte de 111 948 femmes sous couverture Medicaid et ayant donné naissance à leur deuxième enfant ou plus. Parmi elles 9,8 % ont accouché prématurément, essentiellement entre 32 et 37 SA.
La contraception hormonale de type injectable, patch, anneau, pilule avait été utilisée par 49 % des femmes, durant en moyenne 7,8 mois, le dispositif intra-utérin ou l’implant par 8 % des femmes durant 11,5 mois en moyenne, le préservatif masculin, féminin ou les capes également par 8 % des femmes mais la couverture n’est que de 0,6 mois en moyenne, tandis que pour les 35 % de femmes restantes, il n’y avait eu aucune contraception (dans ce groupe étaient également comptabilisées les femmes ayant recours au retrait ou à une méthode de type Ogino).
Diminution significative du risque pour chaque mois de plus sous contraception
L’analyse multivariée confirme que la couverture contraceptive diminue le risque d’accouchement prématuré : à chaque mois supplémentaire sous contraception, le risque d’accouchement prématuré diminue d’1,1 %, ce qui est significatif et d’une efficacité supérieure à d’autres interventions telles que l’arrêt du tabac, la supplémentation en progestérone ou un cerclage.
Bien que limitée à une population précaire, cette étude démontre que la question de la contraception est fondamentale dans la réduction du nombre des accouchements prématurés et doit être abordée dès les suites de couche précoces sans attendre la visite post-natale dont toutes les femmes ne bénéficient pas.
Marie Gélébart