Réduire les risques liés au cannabis : les propositions décoiffantes du Pr Dautzenberg

Paris, le jeudi 14 janvier 2016 - Pneumologue spécialiste de la lutte contre le tabac, le professeur Bertrand Dautzenberg estime que parallèlement aux politiques visant à restreindre l’accès aux produits nocifs et à encourager la prévention des comportements dangereux, l’accent doit également être mis sur la réduction des risques. Ainsi, face au cannabis, pour lequel il remarquait en novembre dernier lors d’un débat organisé par Libération l’échec des politiques répressives, le professeur Dautzenberg propose un discours inédit. A l’occasion du 20ème congrès de pneumologie de langue française à Lille, il défendra la pertinence de présenter aux consommateurs de cannabis (700 000 personnes en fument tous les jours en France et 1,4 million en consomment au moins dix fois par mois) des approches moins dangereuses.

Sans tabac et sans fumée : le cannabis est moins nocif

Révélées par Europe 1 et RTL, ces recommandations insistent tout d’abord sur la nécessité d’éviter d’ajouter du tabac au canabis. « Fumer sans tabac, c’est déjà un petit progrès parce que ça évite la dépendance tabagique » signale-t-il. Il donne d’autres pistes pour « se droguer » en limitant les risques : préférer la consommation dans des gâteaux (les célèbres space cake) ou en vaporisant le produit, ce qui permet d’éviter une combustion très nocive pour les poumons. « C’est déjà une réduction du risque, en attendant d’arrêter complètement le cannabis » note-t-il. Le spécialiste remarque également qu’il est regrettable que soit principalement diffusée en France la résine de cannabis, plutôt que l’herbe pure, cette dernière contenant significativement moins de substances toxiques et plaide (entre les lignes ?) pour une libéralisation.

Les réactions négatives ne devaient pas tarder...

Léa Crébat

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Vos réactions (7)

  • La vraie mauvaise idée

    Le 15 janvier 2016

    Le professeur Dautzenberg connait très bien le tabac, et nous saluons toutes les actions qu'il a mené pour en réduire la diffusion (sans hélas y parvenir). Il méconnait par contre très largement le cannabis, et s'exprime à cet égard d'une façon aussi gratuite que surprenante. "Ne sator supra crepidam"; non cordonnier pas plus haut que la chaussure.
    A l'heure où certains pays programment l'interdiction à terme du tabac ; à l'heure où certains envisagent d'interdire la vente du tabac à ceux qui sont nés après l'an 2000; voila non pas la fausse bonne idée, mais la vraie mauvaise idée; à moins qu'elle ne soit destinée à faire le buzz; cela va très bien marcher, j'en suis sûr !

    Professeur Jean Costentin (président du centre national de prévention d'études et de recherches sur les toxicomanies- CNPERT)

  • Lésions cérébrales irréversibles causées par le cannabis

    Le 17 janvier 2016

    Bravo Costentin !
    Encore une séquelle de la réforme de 1983 ! Le pneumologue ne connaît plus la neurologie et donc les lésions cérébrales irréversibles causées par le cannabis chez les jeunes.
    Cette "politique" fait aussi partie de la méconnaissance systématique (de principe dans le "principe de précaution") des effets indirects induits. Nos décideurs devraient étudier un peu plus les lois de la systémique. Mais, en ont-ils les capacités cognitives (cannabis dans leur jeunesse ?).

    Dr Bernard Maroy

  • Cannabis autorisé ?

    Le 17 janvier 2016

    Qu'y avait-il dans le "médicament" dont l'essai sur des patients sains a eu un résultat mortifère ?

    Françoise Baudry

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