
Bien qu’elle soit responsable de symptômes divers, notamment de douleurs pelviennes chroniques, le diagnostic d’endométriose profonde infiltrante (≥ 5 mm) est souvent posé avec retard (7 à 10 ans). Parmi les méthodes non invasives entrées dans la pratique quotidienne depuis une dizaine d’années, l’échographie transvaginale (ETV) est l’examen utilisé en première ligne pour le diagnostic de cette forme d’endométriose dans des localisations autres que le rectosigmoïde. Les performances de l’ETV pour la détection préopératoire de l’endométriose profonde infiltrante ont fait l’objet d’une revue de la littérature et d’une méta-analyse. Ses auteurs ont sélectionné 11 études portant sur un total de 1 583 cas de suspicion clinique d’endométriose.
De très bonnes performances quelle que soit la localisation
L’analyse des données poolées montre que, dans cette indication, l’ETV a une spécificité élevée quelle que soit la localisation de l’endométriose. Pour les lésions impliquant les ligaments utérosacrés (LUS), le septum rectovaginal (SRV), le vagin et la vessie, elle est de, respectivement, 93 %, 98 %, 96 % et 100 %. Pour la détection des lésions des LUS, la probabilité prétest, de 54 %, passe à 90 % en cas de suspicion échographique d’endométriose. Les chiffres sont de 24 % et 89 % pour les lésions du SRV, 17 % à 76 % pour les lésions vaginales et 5 % à 90 % pour les lésions vésicales.
Du fait de sa très bonne spécificité, l’ETV pourrait être utile pour confirmer le diagnostic d’endométriose profonde infiltrante et, par conséquent, pour éviter le recours à l’examen invasif qu’est la laparoscopie diagnostique et ses complications, notent les auteurs. Ils rappellent que, pour la prise en charge de ces formes d’endométriose, le traitement médical semble être la meilleure approche et indiquent que l’ETV pourrait être recommandée chez les patientes ayant des douleurs bien contrôlées et en l’absence de preuves de sténose intestinale ou urétérale. Enfin, cet examen pourrait également être utilisé pour le suivi des patientes avec un diagnostic échographique, mais présentant une bonne rémission des symptômes sous traitement médical, ou durant la grossesse.
Dr Catherine Faber