La viscosupplémentation est au centre de tous les débats et sa prise en charge par la sécurité sociale est sur la sellette. Actuellement, trois questions se posent principalement : est-elle réellement efficace dans la gonarthrose ? Quelle est son indication ? Comment l'administrer ?
D’où l’intérêt dans ce contexte du travail mené par H. Guerin et A. Basch qui ont évalué, dans leur cabinet libéral du grand Lyon, l'efficacité de la viscosupplémentation dans la gonarthrose dans la « vraie vie ».
Au total, 96 viscosupplémentations ont été réalisées pendant 1 an chez les malades justifiant d'un tel traitement. 36 malades ont reçus du Hyalgan et 60 du Go-on (3 injections à une semaine d'intervalle). Les malades nécessitant une ou des infiltrations de corticoïdes étaient exclus.
A chaque consultation, les effets des injections précédentes étaient évaluées par les patients (EVA).
Au total, l'amélioration de l'EVA rapportée par le malade était en moyenne de 54,9 (56,5 pour le Hyalgan et 54 pour le Go-on, sans différence entre les deux).
Bien que critiquables, ces résultats sont cependant encourageants et ont le mérite de refléter le quotidien en rhumatologie libérale.
Afin d'améliorer l'utilisation de la viscosupplémentation en pratique quotidienne et de guider les rhumatologues traitants, un groupe d'experts européens (Belgique, France, Allemagne, Royaume uni, Italie) a émis dix recommandations de bonne pratique.
1/ La viscosupplémentation est efficace dans la gonarthrose
modérée.
2/ Elle peut être utilisée dans la gonarthrose évoluée en cas de
refus du malade ou de contre indication à une intervention
chirurgicale.
3/ En cas de coxarthrose évoluée, la viscosupplémentation n'est pas
une alternative à la chirurgie.
4/ A un stade précoce, elle peut avoir un effet protecteur.
5/ Elle est bien tolérée dans la gonarthrose mais également dans
les autres articulations.
6/ La viscosupplémentation est un traitement de première
intention.
7/ Le protocole d'injection est déterminé en utilisant les
principes de la médecine factuelle.
8/ Les produits réticulés augmentent le temps de résidence intra
articulaire de l'acide hyaluronique.
9/ La meilleure voie d'injection dans le genou est la voie latérale
mi patellaire.
10/ Si l'injection nécessite un geste sous scopie, la quantité de
produits de contraste utilisée doit être la plus faible possible
pour ne pas diluer l'acide hyaluronique.
Dr Juliette Lasoudris Laloux