Où TDAH et TOC compliquent la vie des patients avec une maladie de Gilles de La Tourette

La maladie de Gilles de la Tourette est souvent associée à certaines comorbidités psychiatriques, comme des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), ces problématiques conjointes contribuant à altérer la qualité de la vie. Comme l’influence du nombre et du type de comorbidités ou de la sévérité des tics sur la maladie de Gilles de la Tourette n’a pas encore été « suffisamment étudiée » (voire « pas du tout dans le contexte australien »), une recherche réalisée en Australie (sur 83 patients avec ce syndrome neurologique) a testé l’hypothèse d’une corrélation inverse entre le nombre de comorbidités et la qualité de vie, en vérifiant ainsi « l’impact négatif des TDAH et des TOC » sur l’existence des intéressés.

Les participants ont répondu à des questionnaires d’évaluation sur la qualité de vie, les tics et les comportements (comme la coprolalie) en rapport avec leur affection. Les auteurs constatent que les sujets ayant « simplement » une maladie de Gilles de la Tourette (sans comorbidité associée) ont « de façon significative » une meilleure qualité de vie que ceux souffrant d’au moins trois comorbidités, en plus du syndrome de Gilles de la Tourette. En revanche, la présence d’une seule comorbidité ou de deux n’entraîne qu’une faible dégradation supplémentaire de la qualité de vie des patients, comparativement aux sujets avec une maladie de Gilles de la Tourette seule.

Les données recueillies montrent que l’impact négatif sur la qualité de la vie provient notamment « des TDAH et de la présence de tics complexes », surtout à type de coprolalies (propos obscènes) ou de copropraxies (gestes obscènes). Quand ces variables sont examinées en analyse de régression multiple, certains troubles (en particulier la coprolalie) se détachent comme des « éléments significatifs » pour prédire une existence plus difficile. Afin d’améliorer ce vécu d’un patient souffrant d’un syndrome de la Tourette, les auteurs estiment donc essentiel de cibler les comorbidités péjoratives pour la qualité de la vie, comme objectifs prioritaires des thérapeutiques (encore symptomatiques) proposées contre la maladie de Gilles de la Tourette.          

Dr Alain Cohen

Références
Eapen V et coll.: Tourette syndrome, co-morbidities and quality of life. Aust NZJ Psychiatry, 2016; 50: 82–93.

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