
Paris, le samedi 13 février 2016 – Les chiens sont-ils réellement infaillibles ? Peut-on faire confiance à leur flair au point de décider d’une action judiciaire sur la base de leur odorat ? La réponse à cette question peut sans doute être affirmative affirment des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1, INSERM). Ces derniers ont passé au crible les résultats obtenus depuis 2003 par les treize chiens (bergers allemands et bergers belges malinois) de la Sous-direction de la police technique et scientifique d’Ecully.
Les allemands plus performants que le belges
Etre chien policier ne s’improvise pas. Pour ce faire, les animaux sont enrôlés dans un programme d’entraînement qui dure 24 mois et qui est poursuivi de manière régulière après cette première phase de formation. Cette dernière a pour objectif d’apprendre au chien à identifier l’odeur d’un individu. « Les animaux flairent une odeur humaine de référence puis doivent la comparer à une série de cinq odeurs humaines différentes parmi lesquelles se trouve l’odeur de référence », détaille un communiqué de presse du CNRS. Pour indiquer où se trouve l’odeur qu’il doit identifier, le chien se couche devant le bocal où elle est contenue. L’analyse des résultats révèle qu’au bout de 12 mois, les chiens ne commettent plus aucune erreur : « ils ne confondent pas les odeurs de deux personnes différentes. Et leur sensibilité olfactive augmente significativement au cours de l’entraînement : en moyenne, au bout de deux ans, ils parviennent à reconnaître deux odeurs provenant de la même personne dans 85 % des cas, les 15 % d’absences d’association résultant majoritairement de la qualité du prélèvement ou de l’odeur elle-même et non d’un déficit de reconnaissance » poursuit le communiqué. Les chercheurs relèvent cependant que plus attentifs et disciplinés, les bergers allemands sont plus performants que les bergers belges malinois.
Les Maigret du chenil
Ces prouesses s’expliquent par les qualités exceptionnelles de l’odorat canin dont la sensibilité est entre 200 à 10 000 fois supérieure à celle de l’homme en fonction des odeurs. La qualité de l’entraînement est également un atout essentiel. Ces résultats publiés dans la revue Plos One confirment donc la pertinence de l’utilisation de ces chiens policiers. D’ailleurs, entre 2003 et 2016, leurs talents ont été employés dans 522 cas, ce qui a contribué à la résolution de 162 affaires.
Aurélie Haroche