La NAFLD arrive…

C'est une maladie des pays riches dont la prévalence a augmenté significativement ces dernières années. Le risque d'évolution vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire est important. Du fait d'un lien avéré avec l'insulinorésistance, l'idée est venue d'évaluer le bénéfice de médicaments hypoglycémiants faute d'autres traitements efficaces…

Les maladies stéatosiques (non alcooliques) du foie sont regroupées sous l'acronyme anglo-saxon de NAFLD (Non alcoholic fatty liver disease). Elles s'observent chez des sujets qui ne boivent pas une quantité significative d'alcool (20 gr/j pour les hommes et 10 gr/j pour les femmes), qui n'ont pas une infection virale ou une autre cause spécifique de maladie hépatique. La prévalence en Europe est estimée entre 26 et 33%, en augmentation dans la population générale. Le risque est que ces patients peuvent évoluer vers une fibrose, une cirrhose voire même un carcinome hépatocellulaire.

Pathophysiologie

Le lien avec l'obésité et le diabète de type 2 est démontré. On estime que moins de 15% des patients obèses morbides (IMC > 40 kg/m²) ont une biopsie hépatique normale et la prévalence de la NAFLD va de 43 à 70% chez des patients diabétiques de type 2. L'insulino-résistance pourrait bien être le chaînon principal entre la stéatose hépatique et les troubles métaboliques. Elle entraîne en effet une diminution de la captation du glucose par le tissu adipeux. Le résultat est une réduction de la synthèse de triglycérides et de l'effet antilipolytique de l'insuline. Le traitement comporte en priorité la perte de poids, avec en renfort un régime hypolipidique et une modulation des apports en acides gras.

Mais considérant les résultats aléatoires de cette approche, l'idée est venue d'évaluer l'effet de médicaments hypoglycémiants couramment utilisé dans le diabète de type 2.

Un inhibiteur de DPP4 échoue mais l'exénatide promet…

L'étude (1) randomisée en double aveugle versus placebo a inclus 50 patients avec une NAFLD, un pré-diabète ou un diabète précoce, randomisés pour recevoir la sitagliptine (100 mg/j per os), un inhibiteur de DPP4 ou un placebo pendant 24 semaines. Le critère primaire est la modification de la graisse hépatique mesurée par IRM. Les autres critères sont la mesure de la fibrose hépatique par élastographie. Les résultats ne montrent pas de différence significative en modification de la graisse hépatique dans le groupe sous sitagliptine comparé au placebo (18,1% vs 16,9%, p = 0,2673).

Dans une autre étude (2), c'est l'exénatide, un analogue des incrétines, qui est évalué chez des patients avec un FLI (Fatty Liver Index) > 30. Le résultat est une diminution de la résistance à l'insuline dans les tissus adipeux.

"C'est une bonne nouvelle", a souligné le vice-secrétaire de l'EASL, le Pr Tom Hemming Karlsen,"considérant que la NAFLD accroît significativement le risque de morbi-mortalité et que les options thérapeutiques actuelles incluant la perte de poids et la mise en place de mesures hygiéno-diététiques sont loin d'être suffisantes".

Dr Claude Biéva

Références
1.Cui J et coll.
2.Gastaldelli A et coll.

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