
Mountain View, le samedi 25 juin 2016 – Aujourd’hui, quand votre petit orteil vous élance, on ne se contente pas d’arrêter de danser, d’enlever ses chaussures à talons ou de prendre son mal en patience. Frénétiquement, on tape sur son clavier : « Elancement, dernier doigt de pied ». Immédiatement, des dizaines de sites apparaissaient classés par l’algorithme de Google. Les plus sérieux se dirigent alors vers les sites d’encyclopédie médicale, qui présentent les différents diagnostics possibles. Mais d’autres s’engouffrent cœur et doigt de pied battants sur les forums de patients. Au risque de découvrir que ce signal n’est pas à prendre à la légère, surtout si l’on veut éviter l’amputation.
Google se refait encore une santé
Un pour cent des requêtes lancées sur Google concernent des symptômes médicaux ainsi lancés en pâture. Le risque d’orientations médicales erronées n’est pas marginal. Google, qui on le sait a un souci impérieux du bien être de ses internautes, est décidé à agir. Ainsi, une fonctionnalité est désormais disponible aux Etats-Unis qui en cas de recherches sur des symptômes médicaux offrira en lieu et place de la liste des sites habituels une description des causes possibles et des suggestions de traitement, voire une invitation à consulter. Les fiches ainsi soumises aux lecteurs ont été rédigées par des médecins de la Harvard Medical School et de la Mayo Clinic et prennent toutes soin de rappeler que même Google n’est pas infaillible ! Avec cette fonctionnalité qui rappelle l’élargissement du système "Helpouts" à la sphère médicale il y a quelques années aux Etats-Unis, Google entend armer les internautes face à la jungle des informations médicales que l’on trouve sur le web. Il s’agit également d’une nouvelle incursion de la firme de Moutain View dans la sphère médicale, terrain de prédilection de l’entreprise où elle progresse avec plus ou moins de succès. Disponible uniquement aux Etats-Unis pour l’heure, cette fonctionnalité interroge partout à travers le monde sur les intentions masquées de Google et sur les risques d’intrusion dans la vie privée des internautes.
Léa Crébat