L’arsenal thérapeutique anti-diabétique pourrait bientôt s’enrichir d’un nouvel agent. Il s’agit de l’iméglimine. Cette nouvelle molécule améliore la sécrétion d’insuline et la sensibilité à l’insuline par l’intermédiaire des fonctions mitochondriales. Elle a montré sa capacité à stimuler la sécrétion d’insuline glucose-dépendante, in vitro sur des ilôts pancréatiques et in vivo chez des souris diabétiques soumises à un régime riche en graisses et en sucres. Elle a ensuite montré une amélioration des indices de Stumvoll et de Matsuda durant une épreuve d’hyperglycémie provoquée orale chez des patients diabétiques de type 2.
La récente session de l’ADA (American Diabetic Association) a fourni une tribune pour la présentation d’une nouvelle étude, réalisée cette fois chez des rats diabétiques. L’iméglimine leur a été administré per os à la dose de 150 mg/kg par jour pendant 15 jours. Dix jours après le début du traitement, la tolérance au glucose était améliorée, comme l’est la sensibilité à l’insuline au cours d’un clamp euglycémique hyperinsulinique réalisé après 15 jours de traitement. Durant le clamp, à niveau identique d’euglycémie et d’hyperinsulinémie, l’iméglimine diminue significativement la production hépatique du glucose (-40 %) alors que l’utilisation du glucose augmente, mais de façon non significative (+ 23 %) chez les rats traités.
Chez ces modèles de rats qui présentent une insulinopénie importante, l’iméglimine améliore donc significativement la sensibilité hépatique à l’insuline pendant le clamp euglycémique hyperinsulinique. Cela confirme des données obtenues lors d’études chez des patients diabétiques, qui montraient que l’iméglimine améliore la sensibilité à l’insuline selon une action ciblée à la fois sur la sécrétion d’insuline et sur l’action insulinique.
Une étude présentée en parallèle montre que l’effet de stimulation de la sécrétion d’insuline glucose-dépendante dans les îlots pancréatiques est innovant. Il passe en effet par une augmentation de la synthèse du nicotinamide adénine dinucléotide, un composant clé du bon fonctionnement des mitochondries.
Dr Roseline Péluchon