La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTR) fait depuis quelques années l’objet de nombreux travaux traitant de son intérêt dans la prise en charge de pathologies neurologiques ou psychiatriques liées à une libération anormale de dopamine. Elle a déjà montré son intérêt dans certaines addictions.
C’est en considérant que l’obésité pouvait être en lien avec une addiction à l’alimentation et à des pulsions (craving) alimentaires, qu’une équipe italienne a décidé d’évaluer l’intérêt de la SMTR dans l’obésité. Les auteurs ont émis l’hypothèse qu’en modulant les circuits de l’envie de nourriture par SMTR profonde, il serait possible de provoquer la satiété et une perte de poids.
Onze patients obèses, avec un indice de masse corporelle moyen de 34, ont été randomisés. Les uns recevaient la SMTR à haute fréquence (18 Hz, avec effet inducteur sur la libération de dopamine), les autres la SMTR à basse fréquence (1Hz, avec effet inhibiteur), les derniers enfin une stimulation placebo. La SMTR était dispensée à raison de 3 séances de 30 mn par semaine pendant 5 semaines, ciblant le cortex préfrontal et l’insula, bilatéralement.
Les résultats semblent prometteurs puisqu’à la fin des 15
séances, une perte de poids significative est constatée chez les
patients traités par la SMTR à fréquence haute (- 4,5 % du
poids de base ± 0,3 %). Il apparaît aussi une réduction de près de
35 % des envies de nourriture, et cela se poursuit au moins 4
semaines après la fin du traitement. Les paramètres biologiques
sont améliorés, avec une réduction de près de 8 % de la glycémie,
de 5 % de la cholestérolémie, 40 % du cortisol, et une élévation
sensible, de 17 % de l’épinéphrine. Aucune modification du poids ni
des paramètres biologiques n’est constatée chez les patients
recevant la SMTR à basse fréquence, qui présentent en revanche une
réduction significative du taux de neuropeptide Y
(-5,2 % ± 1,1 %).
La technique de SMTR à haute fréquence utilisée ici agit par l’intermédiaire d’une modulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et de l’activité sympathique. Elle pourrait ouvrir la voie à un nouveau type de prise en charge de l’obésité.
Dr Roseline Peluchon