
Le traitement de l’appendicite aiguë (AA) est passé de l’incision de Mc Burney à l’approche cœlioscopique.
Cette dernière est en règle associée à une hospitalisation de 2 jours. Or, pourquoi ce qui s’applique à de nombreuses autres interventions cœlioscopiques ne conviendrait-il pas à l’appendicectomie ?
Quelques principes font l’unanimité : taux faible de complications, de mortalité, de réadmissions, satisfaction du malade, coût modéré. Des auteurs texans rapportent leur expérience sur 3 ans et demi de l’appendicectomie cœlioscopique ambulatoire (ACA). Etaient exclus de cette approche les enfants, les femmes enceintes et les appendicectomies différées, et, en peropératoire, les appendicites gangréneuses ou perforées.
Il était demandé aux patients leur accord sur le protocole qui prévoyait l’intervention en urgence sans passer par le service, après une dose « flash » d’antibiotiques. La possibilité d’une conversion était laissée à la discrétion du chirurgien. Il était injecté des anesthésiques locaux dans les orifices des trocarts et prescrit un anti-inflammatoire IV en fin d’intervention ; la curarisation était réduite.
Taux de succès : 85 %
Des boissons étaient données dès que possible en salle de réveil ; des consignes de régime, de traitement de la douleur, de reprise de l’activité et de consultation au moindre doute étaient données sur des imprimés préparés et commentés en préopératoire. Les conditions pour la sortie étaient les suivantes : tolérance aux liquides, déambulation, mictions possibles, contrôle de la douleur (échelle visuelle analogique), des nausées ou vomissements, stabilité hémodynamique, accord du praticien et assistance assurée à domicile.
Entre 2010 et 2014, sur 563 patients (282 femmes), la ACA a été possible 484 fois ; les 79 malades hospitalisés l’ont été pour des motifs divers (terrain, difficultés de transport ou de surveillance à domicile, complications).
Parmi les ACA, 38 opérés ont été victimes de rétention urinaire, de douleurs rebelles, de vomissements, d’hématome ou d’abcès, d’infection urinaire, de reprise difficile du transit, ou (un cas) de phlébite profonde. Sept (1,2 %) ont dû être réhospitalisés (fièvre, pneumopathie, vomissements incoercibles, céphalées, subocclusion, infection urinaire, phlébite) ; il y a eu une conversion (plaie du grêle). Il n’y a eu ni mortalité ni réintervention. En tenant compte des réadmissions, le taux de succès a été de 85 %.
Ce protocole a résisté à l’épreuve du temps et devrait être généralisé.
Dr Jean-Fred Warlin