
Deux faits étaient reprochés au praticien : d’une part « la tenue de propos non appuyés sur des bases scientifiques » portant « atteintes à la profession » et d’autre part un discours potentiellement dangereux car susceptible de « discréditer le mécanisme de vaccination préventive ». En 2014, le praticien retraité a en effet lancé une pétition, qui a rencontré un très large écho, appelant au retour du vaccin trivalent contre la diphtérie, le tétanos et la polio. Après avoir initialement affirmé qu’il s’agissait de défendre la liberté de choix des familles de ne respecter que les seules vaccinations obligatoires (liberté rendue difficile en raison de l’inexistence du vaccin trivalent et de la pénurie, selon lui organisée, des vaccins quadrivalents et pentavalents), le docteur Joyeux a développé un discours clairement hostile à la vaccination. Son affirmation selon laquelle le vaccin hexavalent DTPolio-Hib-Coqueluche-Hépatite B (Infanrix Hexa) contiendrait « deux substances dangereuses voire très dangereuses pour l’humain et en particulier le nourrisson » (à savoir l’aluminium et le formaldéhyde) n’a pas été au cours de ces deux dernières années et à l’occasion de ses nombreuses interventions à succès son unique approximation concernant la vaccination ! Sa radiation aujourd’hui n’est cependant pas observée par tous comme une "victoire" contre les groupes anti vaccination. Beaucoup estiment au contraire que cette décision confortera le professeur Henri Joyeux dans sa position de "lanceur d’alerte" isolé et cible des lobbys industriels. D’autres regrettent encore que cette focalisation sur le cas Joyeux ait empêché l’établissement d’une véritable réflexion sur la question des pénuries et de l’indisponibilité de certains vaccins.
La décision du Conseil de l'Ordre est susceptible d'appel.
M.P.