Les négociations achoppent sur la revalorisation du C

Paris, le vendredi 22 juillet 2016 – La discussion s’est achevée moins tard que prévue. Certains se préparaient en effet à une nuit blanche. Mais, à 22 heures, le patron de l’Assurance maladie, Nicolas Level, a levé la séance face à l’impasse des discussions. Le calendrier de la revalorisation du C a comme ce dernier le subodorait constitué le principal point de blocage. Plutôt qu’une revalorisation en deux temps, avec un an d’intervalle entre les deux hausses, Nicolas Revel a proposé de restreindre cette période à huit mois avec une première augmentation d’un euro le 1er avril 2017 et une seconde le 1er décembre 2017. Cette avancée n’a cependant pas satisfait les syndicats qui continuent à exiger une revalorisation immédiate.

Des efforts certains mais insuffisants

Les revendications des syndicats défendant le secteur 2 n’ont également pas été suffisamment entendues, selon la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux, puisque la plupart des revalorisations, et notamment celle du C, ne doivent concerner que les praticiens en secteur 1 et ceux adhérant au Contrat d’accès aux soins (CAS) ou plus tard à l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM). Du côté des spécialistes, on attend également un effort supplémentaire en ce qui concerne les consultations longues.
Pourtant, les syndicats reconnaissent pour la plupart que les sommes annoncées ne sont pas nulles : l’enveloppe totale s’élève en effet à 920 millions d’euros en année pleine pour l’Assurance maladie (et 1,25 milliard si l’on tient compte de la participation des mutuelles). Ainsi, du côté de MG France, on admet que les montants sont « significatifs », tandis que cité par le Quotidien du médecin, le docteur Jean-Paul Hamon reconnaît : « Il y a de l’argent mis sur la table, mais nous ne sommes pas dans l’optique d’une signature ».

Rupture indélébile

Dans une énième tentative, qui n’était pourtant pas programmée, l’Assurance maladie rencontrera à nouveau les syndicats mercredi prochain. Sauf coup de théâtre qui verrait l’augmentation du C non segmentée, l’opposition des syndicats ne devrait guère changer. A l’exception du Bloc, plutôt satisfait des annonces concernant l’augmentation des actes techniques, tous paraissent aujourd’hui refuser une signature. Plus encore que le reflet des discussions conventionnelles, il faut peut-être y voir la trace d’une rupture difficilement rattrapable entre les pouvoirs publics et les médecins libéraux, créée tout au long de l’année 2015 et de l’examen de la loi de santé.

Léa Crébat

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Vos réactions (3)

  • Demander 25 euros dès maintenant

    Le 24 juillet 2016

    Le C à 25 euros ne nécessite pas l'accord de la cnam. Il suffit de le demander systématiquement dès maintenant. Les négociations devaient permettre d'aller bien au-delà, dans différents domaines. Nous ne sommes pas les obligés des ronds de cuir (qu'en pense le coiffeur du président?).

    Dr Remy Gries

  • Revalorisation du C=Cs=25€

    Le 24 juillet 2016

    Je demande 25 euros à 75% des C, aucune objection,depuis le 1er avril 2014 !
    J'ai reçu une lettre de la directrice de la CPAM que j'ai ignorée.
    J'ai seulement dit à la DAM que si je recevais une seconde lettre "je la publierais
    dans les quotidiens locaux et régionaux et je dévisserai ma plaque professionnelle".
    Toujours rien reçu ! Peut être craignent-ils le non accès aux soins dont je les
    rendrais responsable (oh,quel vilain mot pour un fonctionnaire exécutant).

    Dr Daniel Coigneau

  • Coupe homme chez le coiffeur

    Le 24 juillet 2016

    Le C à 25 € je le demande depuis 1 an. Je le propose aux adultes qui travaillent en leur disant que c'est remboursé 23 €. En effet je me suis fait remonté le brettelles en faisant un DE. Les jeunes adultes les enfants les CMU ALD femmes enceintes je ne leur demande que le prix de la sécurité sociale.
    Ça ne m'enrichit pas étant donné que ma clientèle est jeune. Mais c'est une question de principe. Je calque le prix de ma consultation sur celui de ma coupe homme chez mon coiffeur.

    Dr Fréderic Langinier

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