
Des efforts certains mais insuffisants
Les revendications des syndicats défendant le secteur 2 n’ont également pas été suffisamment entendues, selon la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux, puisque la plupart des revalorisations, et notamment celle du C, ne doivent concerner que les praticiens en secteur 1 et ceux adhérant au Contrat d’accès aux soins (CAS) ou plus tard à l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM). Du côté des spécialistes, on attend également un effort supplémentaire en ce qui concerne les consultations longues.Pourtant, les syndicats reconnaissent pour la plupart que les sommes annoncées ne sont pas nulles : l’enveloppe totale s’élève en effet à 920 millions d’euros en année pleine pour l’Assurance maladie (et 1,25 milliard si l’on tient compte de la participation des mutuelles). Ainsi, du côté de MG France, on admet que les montants sont « significatifs », tandis que cité par le Quotidien du médecin, le docteur Jean-Paul Hamon reconnaît : « Il y a de l’argent mis sur la table, mais nous ne sommes pas dans l’optique d’une signature ».
Rupture indélébile
Dans une énième tentative, qui n’était pourtant pas programmée, l’Assurance maladie rencontrera à nouveau les syndicats mercredi prochain. Sauf coup de théâtre qui verrait l’augmentation du C non segmentée, l’opposition des syndicats ne devrait guère changer. A l’exception du Bloc, plutôt satisfait des annonces concernant l’augmentation des actes techniques, tous paraissent aujourd’hui refuser une signature. Plus encore que le reflet des discussions conventionnelles, il faut peut-être y voir la trace d’une rupture difficilement rattrapable entre les pouvoirs publics et les médecins libéraux, créée tout au long de l’année 2015 et de l’examen de la loi de santé.Léa Crébat