
Paris, le mercredi 17 août 2016 – Dans le cadre du PLFSS 2013, le ministre de la santé avait fait adopter la reforme dite des contrats responsables qui favorise les mutuelles qui ne remboursent pas plus d’une fois le tarif de la sécurité sociale*, dans l’objectif de limiter les dépassements d’honoraires. Mise en place au premier janvier 2016, cette mesure aura finalement fait exploser le "reste à charge" pour les patients consultant des praticiens en secteur 2, tout particulièrement dans les grandes villes.
Guillaume Guichard, journaliste au Figaro a ainsi pu donner l’exemple qui lui a été avancé par le courtier en assurances groupe Henner d’un patient ayant bénéficié d’une ablation de la prostate pour 3 300 euros dont le reste à charge s’élève à 1 645 euros…contre 0 euro auparavant !
Tout va très bien madame le ministre
Dans un communiqué émis quelques heures après la publication de l’article du Figaro qui lançait la polémique, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a démenti ces accusations.
Elle a ainsi expliqué que « contrairement à certains propos de presse », la prise en charge des Français en matière de santé s'est améliorée, passant de 77,2 % en 2011 à 78 % en 2014, elle soutient également que la part à la charge des ménages a diminué : « elle est passée de 9,1 % en 2011 à 8,5 % en 2014 ». Elle rappelle aussi que les franchises médicales ont été supprimées pour 1,2 million d'assurés bénéficiaires de l'aide à la complémentaire santé, et que le gouvernement a instauré la prise en charge à 100 % de plusieurs actes (contraception pour les mineures, IVG, etc.).
Par ailleurs, elle affirme que les dépassements d'honoraires des médecins ont baissé depuis 2012 et que « cela tient à la détermination forte du gouvernement et à l'engagement d'un nombre croissant de professionnels dans les contrats d'accès aux soins qui, en échange de la modération des tarifs, permettent de mieux rembourser les patients ».
Enfin elle souligne qu'avant la réforme des contrats responsables, un tiers des complémentaires santé prenaient en charge le forfait journalier hospitalier pour une durée limitée, « laissant des coûts élevés à la charge des patients en cas de séjour long à l'hôpital ».
Rien, en revanche, concernant l’augmentation du reste à charge depuis le premier janvier 2016 pour de très nombreux assurés sociaux consultant des praticiens exerçant en secteur 2.
FH