
San Francisco, le samedi 1er octobre 2016 – Les applications dans le domaine de la santé sont innombrables. Elles s’adressent tout autant aux médecins qu’aux patients, ont pour objet la formation des premiers, l’aide au diagnostic ou encore l’accompagnement du traitement. Plusieurs d’entre elles peuvent servir de lien entre le praticien et le malade, notamment lorsqu’elles concernent le suivi d’une maladie chronique. La start-up américaine Carbon Health dont le projet a été retenu parmi les finalistes du concours de start-up organisé lors de la TechCrunch Disrupt qui s’est tenu cette semaine à San Francisco veut aller plus loin en proposant un logiciel gérant l’intégralité des rapports entre le médecin et son patient.
Plus besoin de se parler ou de se voir… ou presque !
Dès la prise de rendez-vous, plus question de passer un simple coup de fil. Le patient se connecte à l’application et scanne sa carte d’assuré social. Un "chatbot" s’ouvre alors pour l’interroger sur ses symptômes et ses antécédents. Les réponses lues par le médecin permettent à ce dernier de demander des informations supplémentaires si nécessaire. Sur la base de ces différents renseignements, le praticien peut décider de délivrer immédiatement ses recommandations et de conseiller un traitement ou choisir d’examiner le patient de manière plus approfondie. Rendez-vous est alors réellement pris. La consultation est alors guidée par les informations obtenues via l’application, ce qui promet un gain de temps (?). L’ordonnance éventuellement établie peut être transmise via l’application et le patient peut même choisir de se faire livrer ses médicaments. Le logiciel offre enfin la possibilité de recevoir des alertes pour s'assurer la prise des traitements. Et le patient pourra prévenir son médecin de l’efficacité (ou non) de ces derniers.
Dépersonnalisation
Pour les promoteurs de ce dispositif, les jeunes ingénieurs et informaticiens de Carbon Health, les avantages pour les praticiens comme pour les patients seront nombreux. Gain de temps et limitation de différents tracas administratifs pour les premiers, il assurera un accès privilégié à son médecin aux seconds. Mais outre les aléas habituels associés à ce type d’application quant à la protection des données, la dépersonnalisation induite par un tel système algorithmique fera tiquer ceux qui sont attachés aux rapports humains qui fondent la médecine, à un véritable interrogatoire et à l'examen clinique (ou du moins peut-on l'espérer !).
Aurélie Haroche