
Pour le dépistage des cancers cutanés et surtout du mélanome, il est recommandé d’examiner la totalité du tégument, y compris les organes génitaux et les seins. Mais un certain nombre de personnes, surtout des femmes si elles doivent être examinées par un médecin homme, éprouvent de la gêne et sont donc susceptibles de renoncer à un tel examen.
Cette enquête a été menée aux Etats-Unis auprès de 443 adultes participant à un tel dépistage. Nombre d’entre eux avaient des antécédents de cancer cutané, il s’agissait donc d’un groupe probablement plus motivé que la population générale.
Trente-trois pour cent des femmes et 17 % des hommes interrogés ont exprimé une préférence pour le genre du médecin, les femmes, particulièrement celles de moins de 50 ans, préférant être examinées par un médecin femme. Concernant le déroulement de l’examen 46,2 % des femmes, contre 39,7 % des hommes, disaient préférer garder leurs sous-vêtements pendant l’examen ; 31,3 % des femmes et 12,5 % des hommes que l’on n’examine pas leurs organes génitaux, et 5,3 % des femmes que l’on n’examine pas leurs seins.
Les auteurs indiquent que la rareté des mélanomes de la zone génitale doit être mise en balance avec le souci de préserver la pudeur des patients. Tenir compte de la gêne des patients vis-à-vis de la nudité, et de leurs préférences, devrait permettre d’améliorer l’efficacité du dépistage du mélanome. Cet aspect doit être pris en considération à l’heure où l’intérêt du dépistage systématique est discuté, ou du moins nécessite d’être mieux établi.
Dr Daniel Wallach