L'acide obéticholique est un puissant agoniste sélectif du récepteur nucléaire farnésoïde X dont l'efficacité dans la cholangite (ex-cirrhose) biliaire primitive a été démontrée par l'étude randomisée contrôlée de phase 3 POISE* ayant enrôlé 216 patients résistants ou intolérants à l'ursodiol.
A Vienne ont été présentées des données concernant 193 des 198 patients (97 %) qui avaient complété la période double-aveugle de 12 mois de cette étude et avaient accepté de participer à une phase d'extension destinée à apprécier la persistance de l'effet de l'acide obéticholique sur les marqueurs de la cholestase et la sécurité d'emploi à plus long terme (la durée totale prévue est de 5 ans). Dans cette phase d'extension, tous les patients ont d'abord reçu une dose uniforme de 5 mg/j d'acide obéticholique, indépendamment de la dose qu'ils recevaient durant la période de double aveugle, avec possibilité d'un passage à une dose de 10 mg après une période de 3 mois.
A 12 mois (fin de la période double aveugle), il avait été constaté des réductions significatives des phosphatases alcalines, des gammaglutamyl-transférases et des transaminases (ALT et AST). Cette réponse persiste dans la phase d'extension à 18 mois et elle est également observée chez les sujets du bras placebo initial.
Concernant la bilirubine totale, il y avait une augmentation à 12 mois pour les patients du bras placebo et une stabilité pour les patients recevant l'acide obéticholique. La situation est identique pour les résultats à 18 mois de la phase d'extension.
Globalement, l'utilisation de l'acide obéticholique est sûre et bien tolérée. Le principal effet secondaire est le prurit. Les données issues de la phase d'extension montre qu'il apparaît chez bon nombre de patients initialement sous placebo, mais aussi que le nombre de patients recevant initialement de l'acide obéticholique et affectés diminue avec la prolongation du traitement. Un décès sans relation avec le traitement a été enregistré (endocardite infectieuse consécutive à un remplacement valvulaire).
Dr Jean-Claude Lemaire