
L'efficacité du traitement de substitution aux opiacés (TSO) sur la dépression et l'anxiété chez des patients dépendants à différentes drogues injectables (héroïne, désomorphine faite maison, appelée aussi le «Krokodile, méthadone et buprénorphine a été évaluée dans une étude menée sur 104 toxicomanes. Ceux-ci ont été distingués en quatre groupes selon l’opiacé consommé au cours des 6 mois précédant le début du traitement et un 5ème groupe a été constitué par des « polytoxicomanes. »
La dépression a été mesurée par l’échelle de Beck et l’anxiété par l’échelle de Spielberger. Une évaluation des symptômes cliniques, des comportements à risque et de la qualité de vie (par l’échelle OMS) a été réalisée à 3, 9, 15, et 21 mois de traitement. La consommation de stupéfiants a été contrôlée par des tests urinaires aléatoires une à deux fois par patient et par mois.
Avant inclusion, les consommateurs de désomorphine et les polytoxicomanes avaient les scores de dépression et d'anxiété les plus élevés alors que les consommateurs de buprénorphine avaient les scores les plus bas. Les résultats montrent que dans les cinq groupes, ces scores ont ensuite diminué dés la première évaluation et jusqu’à la fin du traitement. Dans les groupes héroïne, désomorphine, méthadone et buprénorphine, les scores d’anxiété et de dépression se sont même normalisés. Seul le groupe des polytoxicomanes, n’a constaté qu’une amélioration modérée des scores après 21 mois de traitement.
Les contrôles urinaires ont montré une diminution de la consommation de stupéfiants dans tous les groupes étudiés, dés trois mois. Seules les benzodiazépines consommées dans les groupes désomorphine et polytoxicomanies, n’ont pas été réduites significativement avec le traitement.
Même si certaines disparités ont été observées parmi les consommateurs, le TSO a non seulement permis de diminuer la consommation de stupéfiants, mais aussi d’améliorer les scores de dépression et d'anxiété dans tous les groupes de consommateurs. Seuls les polytoxicomanes semblent plus résistants au traitement et nécessitent du temps et des interventions thérapeutiques ciblées.
Dr Claire Lewandowski