
A payer
C’est le même état d’esprit qui anime un humoriste plus connu que Krystoff Fluder, qui donnera la semaine prochaine ses dernières représentations parisiennes avant de partir en tournée dans toute la France : Guillaume Bats. Le comédien atteint d’ostéogénèse imparfaite, révélé par une émission de casting animée par Laurent Ruquier, offre dans son dernier spectacle une nouvelle démonstration de son talent et de son énergie. Ici aussi, l’humour toujours grinçant est d’abord dirigé contre soi-même, avant que les piques ne se répercutent sur certains travers de la société. D’ailleurs, son entrée en scène est révélatrice : « Quand je pense que certains d’entre vous ont des handicapés dans leur famille et que vous n’allez jamais les voir. Alors payer pour en voir un qu’on connaît pas, c’était pas gagné… ». Mais ses sujets de prédilection ne se limitent pas seulement au handicap, ils concernent aussi la religion, les attentats ou encore l’IVG… sans oublier quelques touches d’émotion à travers l’interprétation d’une chanson de Fernandel, intitulée « Les Gens riaient ».Impayable
Grand frère spirituel de Krystoff Fluder et de Guillaume Bats, Philippe Croizon s’essaye au cinéma dans le film « Les têtes de l’emploi » sorti le mois dernier. Dans cette comédie, celui qui s’est fait connaître en traversant la Manche à la nage, bien qu’amputé des quatre membres, interprète un chômeur à la recherche d’emploi auxquels un trio de recruteurs offre un poste improbable de manutentionnaire. Comédie grinçante servie par des acteurs talentueux (Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison et Franck Dubosc), les Têtes de l’emploi met en scène trois employés modèles de Pôle emploi, menacés d’être remerciés en raison de leur trop grande efficacité ! Aussi pour sauver leur tête, vont-ils s’ingénier à créer du chômage en plaçant des candidats improbables à des postes peu adaptés à eux, dont des personnes atteintes de maladies rares ou des handicapés… qui finalement ne se révèlent pas toujours aussi dépassés qu’on pouvait le redouter. « Le monde du travail a peur du handicap ou de la différence alors qu'elle s'avère souvent constructive », ont voulu entre autres démontrer les réalisateurs Alexandre Charlot et Franck Magnier.Aurélie Haroche