Les inhibiteurs de l’aromatase ont changé le pronostic des femmes à haut risque ayant un cancer du sein hormonodépendant. Mais, dans la mesure où ces patientes vivent à présent plus longtemps, la question de la toxicité à long terme de ces molécules devenait importante, en particulier sur le plan cardiaque. Les diverses études réalisées avec cette classe médicamenteuse ont en effet montré une incidence d’événements cardiaques qui varie de 3 à 17 % en fonction de la manière dont les données ont été récoltées. Elles ont également souligné que la mortalité générale est plutôt liée aux événements cardio-vasculaires qu’au cancer du sein dans les populations plus âgées. C’est dans ce contexte qu’Anne Blaes (Un. Minnesota) a effectué une étude détaillée de la fonction endothéliale chez 36 femmes ménopausées traitées par un inhibiteur de l’aromatase et 20 femmes contrôle. Il en ressort que les femmes traitées développent une dysfonction endothéliale significative (p < 0,0001) qu’accompagne une altération des marqueurs de l’inflammation (PAI-1, d-dimères, VCAM et P-sélectine). Ces altérations se retrouvent quel que soit le traitement associé (chimiothérapie ou radiothérapie) et sont donc attribuables à l’hormonothérapie.
Dr Dominique-Jean Bouilliez