Les soins de développement font l’objet de nombreuses recherches et le confort des nouveau-nés et de leurs parents sont de plus en plus pris en compte. Dans ce cadre, il a été mis en évidence que le niveau sonore d’une unité de soins intensifs de néonatologie est un facteur important puisque le bruit a un impact sur le rythme cardiaque du nouveau-né, sur la qualité de son sommeil et, plus tard, sur son audition et ses capacités de communication. L’équipe du CHU de Toulouse a évalué le niveau sonore de son service qui dépassait les recommandations internationales dans 100 % du temps et cela aussi bien dans les chambres à 4 ou 10 lits et que l’enfant soit en berceau ou en couveuse. Il en ressort que les relèves infirmière et les périodes de ménage sont les périodes les plus bruyantes et si les alarmes représentent les bruits les plus importants, d’autres nuisances sont plus surprenantes, en particulier l’ouverture des emballages et l’usage des essuies mains. Un domaine dans lequel des progrès significatifs semblent assez facilement possibles.
Au moins, les mères qui ont bénéficié d’une vidéo transmission dans leur chambre de ce qui se passait en réanimation néonatale avaient elles la possibilité d’échapper au bruit car elles pouvaient couper le son. L’équipe du CHRU de Nîmes a souhaité évaluer l’effet d’un tel système sur l’anxiété maternelle via une étude pilote prospective randomisée. Les résultats montrent que le procédé n’a pas d’effet sur l’anxiété initiale et, au contraire, pourrait être une source de stress, tout en ayant possiblement des effets bénéfiques sur l’attachement et les liens mère-enfant.
Des liens indéniablement favorisés par le peau à peau, pratique dont l’impact à long terme a été peu étudié. La cohorte EPIPAGE 2 suggère qu’à 2 ans, les effets positifs du peau à peau sont encore visibles : les enfants nés entre 26 et 32 SA qui en ont bénéficié échouent moins à l’ASQ (Age and Stage Questionnaire) (35 % vs 46 %, p < 0,001) et ont un score ASQ moyen global significativement plus élevé, en particulier dans les domaines de la communication et de la sociabilité. Un argument de plus pour le « peau à peau » dont la pratique peut encore être améliorée, en particulier chez les femmes étrangères et les moins éduquées.
Marie Gélébart