Nouvelles technologies médicales : la France peut-elle encore tenir son rang ?

Paris, le samedi 25 février 2017 – Système de santé performant à l’origine de nombreuses "premières", équipes de recherche dynamiques, savoir faire, expertise : les Français disposent de tous les atouts pour être à la pointe de l’innovation technologique en médecine. D’ailleurs, les Français sont régulièrement représentés dans les conventions qui font le point sur les projets les plus prometteurs.

Cependant, quand la réunion s’achève, ce n’est pas Paris, Lyon ou Toulouse qu’ils rejoignent, mais plus fréquemment New-York ou la Silicon Valley. Les exemples d’ingénieurs médicaux à l’origine de programmes performants travaillant en dehors de nos frontières ou exportant leurs dispositifs à l’étranger avant qu’ils ne soient commercialisés en France sont nombreux. 

On sait par exemple que le robot chirurgical Rosa mis au point par Bertin Nahum connaît déjà une belle prospérité dans d’autres pays mais est quasiment inconnu en France. Cellvizio, le plus petit microscope du monde, conçu et fabriqué en France, a d’abord trouvé grâce aux Etats-Unis avant que le système de santé français ne porte son regard sur lui.

D’une manière générale, le chiffre d’affaires des start up françaises est réalisé à moins de 5 % en France. Le phénomène est tel qu’il y a quelques années l’American Telemedecine Association avait créé un "dîner des Français" regroupant les innombrables sociétés françaises ayant élu domicile outre-Atlantique pour profiter d’un régime d’agrément plus souple et de conditions de financement plus favorables.

Sursaut

Les conséquences pour les patients français pourraient commencer à être significatives. « Les innovations sont disponibles dans neuf cas sur dix pour les patients des autres pays européens ou américains avant le patient français et quelquefois jamais en France », déplore ainsi cette semaine dans les colonnes des Echos Pierre Moustal directeur général du groupe Urgo et président de MedTech in France. Au niveau économique également, les répercussions sont importantes. « La France n’aligne aujourd’hui aucune entreprise des technologies médicales dans le Top 30 mondial du secteur. Notre pays n’est pas parvenu à générer des champions mondiaux alors qu’il dispose d’une recherche et d’une capacité d’innovation médicale de premier plan (…). La France est à la pointe pour beaucoup de ces innovations et les "succes stories" d’entreprise sont nombreuses. Et pourtant notre pays enregistre un déficit commercial de deux milliards d’euros dans ce secteur » déplore encore Pierre Moustal. Aussi ce dernier appelle-t-il à un sursaut, afin que la France se donne les moyens, notamment administratifs et économiques, de tenir son rang dans un domaine essentiel au niveau médical et prometteur d’un important développement économique.

Léa Crébat

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