
Brighton, le samedi 15 avril 2017 – Dans les études, les
épisodes connus de cannibalisme préhistorique sont souvent
considérés comme utilitaires, mais les preuves manquent et les
motivations restent controversées. Soucieux de mieux les
comprendre, l’anthropologue, James Cole, de l’université de
Brighton, a évalué les qualités nutritives de la viande humaine et
les a comparées avec celles d’autres animaux.
Pour ce faire, il a effectué une revue de littérature* qui lui a
permis de dresser le tableau ci-dessous qui établit le nombre de
calories de chaque partie du corps humain !
Il a expliqué à l’AFP « sur le plan calorique, nous
correspondons à un animal de notre taille et de notre poids (…)
Nous ne sommes pas très nourrissants comparés aux gros animaux que
les premiers hommes chassaient et mangeaient ». Les viandes de
mammouth, d’ours, de sanglier ou de bison apparaissent en effet
nettement plus nourrissantes selon des chiffres reproduits par le
chercheur. De plus, il souligne que si l’on retranche la dépense
d'énergie nécessaire à la chasse d'un être intelligent et
potentiellement armé, la viande humaine ne représente que peu
d’intérêt nutritionnel !
S’il ne nie pas la complexité des mécanismes qui pouvaient amener à
« manger son père » en ces temps reculés, il conclut que
l’anthropophagie était alors, la plupart du temps, d’ordre
rituel.
* Il a construit son modèle nutritionnel humain en utilisant des
données publiées relatives à la composition chimique du corps
humain et aux poids moyens des membres et des organes de quatre
individus adultes masculins. La conversion calorique a été établie
selon le ratio suivant: 1 gramme de protéine est égal à 4 calories,
1 gramme d'hydrate de carbone est égal à 4 calories et 1 gramme de
graisse est égal à 9 calories.
F.H.