
Paris, le samedi 20 mai 2017 – La dénonciation des dysfonctionnements, voire d’une certaine incurie, des administrations est récurrente en France. Si le trait est parfois forcé, de nombreux rapports officiels ont effectivement épinglé un manque de visibilité évident pour les usagers, la longueur et l’opacité de certaines procédures, voire dans certains cas le caractère très onéreux des frais de gestion. C’est ainsi notamment que l’on peut lire sous la plume des magistrats de la Cour des Comptes des remises en cause sévères du fonctionnement ou plutôt du dysfonctionnement de telle ou telle entité publique.
Participant comme tous les Français au financement de ces administrations, les professionnels de santé sont en première ligne pour en mesurer les scories. Ils les constatent en écoutant le récit de leurs patients, mais sont également directement la cible de ces administrations, qui ne manquent pas d’exercer une véritable pression financière et juridique sur eux, en dépit d’un service rendu à la qualité parfois discutable. Se soulevant contre cet état de fait, un groupe de professionnels de santé a décidé de se mettre en marche pour dénoncer d’une part le pouvoir accru offert aux mutuelles par différentes lois récentes et au-delà l’absence de « sobriété économique » au sein des administrations. Ils livrent ici leur plaidoyer que certains jugeront peut-être exagéré mais qui est l’expression d’une colère ressentie assez largement.
Par un professionnel de santé
En France, le juridisme autorise les administrations dépensières mêmes lorsqu’elles sont destinées à des services publics. Ces administrations peuvent ainsi réclamer des cotisations calculées selon leurs convenances, sous prétexte que c’est légal.
Certains employés coûteraient plus de 100 000 euros par an dans les administrations françaises, ce qui correspond à des frais de gestion 12 à 20 fois supérieurs à la quasi-totalité des pays d'Europe Occidentale. Les frais de gestion des mutuelles ont été estimés à 6,4 milliards d’euros, autant d’argent non consacré aux remboursements de leurs adhérents.
C’est ainsi que des millions d’euros, voire même des milliards d’euros sont récoltés tous les ans pour le fonctionnement de certaines administrations réclamant des cotisations obligatoires avec l’accord de l’Etat auprès de travailleurs salariés, indépendants et libéraux. Les cotisations ainsi prélevées vont dans un gouffre financier.
Des rapports de la Cour des Comptes et diverses actualités politiques ont créé de fortes colères et indignations, en désignant, à tort ou à raison, des frais de fonctionnement abusifs de plusieurs instances administratives. Alors qu’à contrario, beaucoup de travailleurs cotisent pour des services et aides administratifs souvent ressentis comme insuffisants, voire nuisibles à l’exercice de leur profession et leur santé.
La France pourrait s’inspirer de la Norvège où divers élus et administrations sont soucieux d’une utilisation raisonnée de l’argent public et des cotisations des diverses branches professionnelles.
Du juridisme à l’éthique…
L’opacité par la complexité des systèmes administratifs liés à l’Etat français et à ses politiques, n’est plus viable, ni tolérable. L’appel est lancé à l’ensemble de la population pour une sobriété administrative économique, il est temps de s’opposer aux dérives du juridisme pour plus d’éthique et de meilleurs services rendus.
Les fonds rendus obligatoires avec l’accord de l’Etat et récoltés par des autorités administratives, à titre privé ou public, et pour leur fonctionnement, le sont pour le service respectueux des administrés et non pour le profit ou d’autres extravagances.
Aussi avons-nous lancé une pétition qui réclame la mise en pratique d’une sobriété économique dans les administrations par :
• l’instauration d’un système administratif plus éthique, respectueux et économe dans l’utilisation qui est faite des sommes récoltées auprès des cotisants de diverses branches professionnelles,
• des dépenses restreintes à l’exercice et aux rôles des administrations réclamant des cotisations professionnelles obligatoires autorisées par l’Etat,
• des locaux à loyers ou valeurs modérés pour ces administrations,
• des services administratifs moins complexes dans leur fonctionnement et plus transparents sur leurs dépenses avec la publication des frais de gestion,
• des rappels, injonctions et/ou le paiement de pénalités et/ou la démission des personnes travaillant à des postes administratifs, ayant bénéficié, accordé des privilèges onéreux ou contribuant à des frais de gestion démesurés pour des services administratifs.