Conflit d'intérêt ? Une lobbyiste défendant le vin nommée conseillère agriculture d’Emmanuel Macron

Paris, le mercredi 24 mai 2017 - Son nom est peu connu du grand public, mais de nombreux viticulteurs la saluent comme une défenderesse zélée de leurs intérêts. Audrey Bourolleau, 37 ans, vient d’être nommée conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural auprès d’Emmanuel Macron. Il s’agit d’une belle ascension pour cette diplômée de l’ESC de la Rochelle dont une grande partie de la carrière s’est déroulée auprès d’alcooliers. Elle s’est notamment fait remarquer comme déléguée générale de Vin et société. A la tête de cet organisme, elle a réussi, au prix d’une belle opération de lobbying, à faire adopter à l’Assemblée des dispositions assouplissant l’interdiction de la publicité pour l’alcool prévue par la loi Evin, en permettant notamment la réalisation de reportages vantant les mérites patrimoniaux du vin… Audrey Bourolleau avait également été la principale inspiratrice d’une campagne qui avait fait beaucoup parler, qui affirmait : « Aimer le vin c’est aussi avoir un grain de raison ». Cette opération qui entretenait l’ambiguïté avec des recommandations officielles définissait des seuils de consommation de vin acceptables : trois verres quotidiens pour un homme, deux pour une femme, quatre en une même occasion et zéro pendant la grossesse.

Les différents coups d’éclat de Vin et Société n’étaient pas passés inaperçus, dénoncés par de nombreuses associations de lutte contre l’alcool et par les autorités. Agnès Buzyn, aujourd’hui ministre de la Santé, avait notamment regretté lors de l’adoption des amendements assouplissant la loi Evin, des signaux dangereux pour la santé publique. Les proches d’Audrey Bourolleau feront valoir que pour marcher au côté d’Emmanuel Macron, la jeune femme s’est mise en disponibilité de l’organisation Vin et Société. Son action sera cependant surveillée par ceux qui ont voulu croire qu’Emmanuel Macron s’engagera réellement dans une lutte contre les ravages de l’alcool.

A.H.

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Vos réactions (1)

  • Il y aurait eu conflit d'intérêt...

    Le 26 mai 2017

    ...si cette dame avait été nommée conseillère à la santé auprès de notre président, là à l'agriculture, c'est plutôt sa place.

    Dr FL

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