La Cour européenne des droits de l’homme confirme l’arrêt des traitements de Charlie

Strasbourg, le mardi 4 juillet 2017 - Charlie Gard est né le 4 août dernier à Londres.  L’enfant est atteint d’une forme très sévère de syndrome de délétion de l’ADN mitochondrial, dont moins d’une vingtaine de cas ont été recensés dans le monde. Face à l’absence de traitement et à la dégradation de l’état du nourrisson, l’équipe du Great Osmond Street Hospital (GOSH) où le petit garçon est pris en charge depuis sa naissance a recommandé à la famille d’accepter un arrêt des soins, à l’exception des traitements palliatifs. Les parents refusent cette décision : ils fondent leur espoir dans un traitement expérimental actuellement développé aux Etats-Unis. Cependant, les chercheurs à l’origine de cette piste sont eux-mêmes très réservés sur les bénéfices possibles pour Charlie. Tout en ayant rendu hommage au dévouement extrême des parents, la Haute Cour de Londres a cependant considéré il y a quelques semaines que les médecins devaient être autorisés à ne plus prodiguer à l’enfant des soins le maintenant artificiellement en vie « afin de lui permettre de mourir dans la dignité ». Les parents ont contesté ce jugement devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui vient cependant d’approuver les juges britanniques. Les décisions prises ont été « méticuleuses, complètes, et ont fait l’objet d’un examen à trois degrés de juridiction, avec une motivation claire et détaillée permettant d’étayer de manière pertinente et suffisante leurs conclusions » qui se sont appuyées sur « tous les experts médicaux intervenus dans le traitement ainsi que les experts convoqués par les requérants » ont indiqué les magistrats européens. Il s’agissait du dernier recours possible pour les parents désespérés de Charlie qui ont bénéficié d’un très large soutien sur les réseaux sociaux (une collecte de fonds leur a permis de lever plus de 1,4 millions de livres), ainsi que celui de Donald Trump et du Pape François.

M.P.

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Vos réactions (1)

  • Origine de l'information

    Le 05 juillet 2017

    Je prends connaissance avec beaucoup d'intérêt des nouvelles provenant de la Cour Européenne des droits de l'homme relayées par le JIM. Je trouve néanmoins dommage que l'affiliation de la Cour soit son appartenance aux organes du Conseil de l'Europe ne soit jamais mentionnée. En effet le Conseil de l'Europe (dont le budget global est inférieur au budget traduction de l'Union Européenne...) est la plus ancienne et la plus large organisation de coopération intergouvernementale en Europe. Cette organisation, dont le rôle est capital dans de nombreux domaines (droits de l'homme, état de droit, cohésion sociale, bioéthique, lutte contre la corruption des états, santé publique, la liste est très, très longue) est en effet en danger, de nombreux états refusant de maintenir leurs (maigres) contributions. L'impact du travail du Conseil de l'Europe sur la qualité de vie et les droits des citoyens est méconnu, car ni les médias ni les états ne font état des contributions de l'organisation, laissant souvent croire qu'elles relèvent de l'Union Européenne dans une confusion des genres assez désolante.
    Merci d'aider le Conseil de l'Europe à faire son travail et à exister dans l'opinion en citant vos sources: les arrêts sont en ligne sur le site de la Cour, il y a des news, des traités et des recommandations, des rapport d'enquête ou d'experts, des publications librement consultables sur le site du Conseil lui même.

    Marie-Emmanuelle Behr-Gross

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