
L’article de A. Vanclooster et coll. rapporte les résultats de la première étude prospective contrôlée en double aveugle d’un IPP, le pantoprazole, contre placebo, chez des patients atteints d’hémochromatose génétique.
Quinze malades ont été inclus dans chaque groupe après randomisation, les uns recevant le pantoprazole (40 mg/jour), les autres un placebo. A l’inclusion, les patients avaient une ferritinémie moyenne de 1 414±867 microg/L. Ils se plaignaient de fatigue (44,8 %), de douleurs articulaires (53,3 %) ou de troubles sexuels (36 %). Les saignées ont été effectuées tant que la ferritinémie était supérieure à 100 microg/L. Les patients ont été suivis pendant un an.
Un mécanisme inconnu
Les malades ayant reçu l’IPP ont eu un besoin de saignées significativement moins élevé (1,55±1,03 saignées pendant l’année d’observation) que ceux sous placebo (2,60±1,27 ; p<0,0052). En particulier, l’un des patients sous IPP n’a eu besoin d’aucune saignée pendant la période d’étude. Aucun effet secondaire sérieux n’a été observé. Un malade sous IPP a eu une diarrhée pendant 3 jours.Les auteurs concluent que les IPP diminuent les besoins en saignées chez les patients ayant une hémochromatose génétique C282Y. Une limitation à cette étude est le petit nombre de malades inclus, ce qui n’a pas empêché d’atteindre une différence significative. Le mécanisme de cet effet n’est pas connu et doit donc faire l’objet d’études ultérieures. La connaissance de ce mécanisme pourrait aider à définir un traitement personnalisé. De même, d’autres travaux devraient permettre d’établir la dose minimale efficace et le bénéfice en termes de qualité de vie.
Pr Serge Erlinger