
Paris, le mercredi 8 août 2017 – Le secrétaire d’état à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a lancé à l’orée de l’été, une polémique sur les examens gynécologiques, comparés à des « maltraitances ».
Devançant l’actualité, Le docteur Camille Pascal, a, pour sa thèse de docteur en médecine, soutenue au mois de mars, réalisé une revue de la littérature sur le ressenti des femmes de l’examen gynécologique.
Au terme de cette revue de littérature, il apparaît en effet que les femmes ont un vécu plutôt négatif de l’examen gynécologique, avant l’examen (crainte, angoisse…), liée à la position en décubitus dorsal jambes écartées pieds dans les étriers (impression de vulnérabilité, honte, inconfort…) et pendant l’examen lui-même (douleur à l’insertion du speculum, résurgence de souvenirs d’agression sexuelle…).
Fort de ce constat, le docteur Camille Pascal a élaboré des recommandations à partir de celles émises dans d’autres pays.
Rappelons en effet, qu’il n’existe en France aucun document officiel de ce type.
Le contrôle n’exclut pas la confiance !
Le Dr Pascal estime en premier lieu que l’essentiel est d’instaurer un climat de confiance.
Pour se faire, elle propose de, toujours rassurer oralement de la normalité d’un examen, de prévenir la patiente avant de la toucher, d’utiliser la communication non verbale pour les patientes avec un handicap visuel (faire toucher et articuler le spéculum par exemple) ou auditif (avec la présence d’un interprète) et de rappeler les règles du secret médical.
Elle appelle au total à faire preuve « d’ouverture d’esprit », mais sans « allusion sexuelle » !
Un examen rondement mené !
Pour détendre la patiente avant l’examen, elle suggère des techniques de relaxation voir l’hypnose, la prescription d’anxiolytiques (devant témoin chez les victimes de violences sexuelles et les déficientes intellectuelles) et de réduire le plus possible le temps d’attente entre le déshabillage (qui devrait toujours s’effectuer en l’absence de l’examinateur dans une pièce prévue à cet effet) et l’examen,.
Dans le même ordre d’idée, elle met en avant l’importance de « rassurer la patiente à l’aide d’une information préalable », en proposant une première consultation sans examen gynécologique, en exposant des schémas explicatifs sur l’anatomie et le déroulement de l’examen, en délivrant des guides pratiques ou encore, dans le cas d’un examen sous anesthésie générale d’en expliquer l’intérêt pour la patiente. Enfin il lui paraît nécessaire de laisser le choix de l’examinateur (notamment en ce qui concerne son genre).
Concernant l’examen proprement dit, elle propose de ne plus utiliser de speculum chez les patientes vierges et d’employer du gel lubrifiant et des crèmes anesthésiantes locales pour tout usage de cet instrument.
Pour pallier les sentiments de soumission et de vulnérabilité, souvent évoqués, le Dr Pascal, propose de laisser le choix de la position gynécologique, de ne pas imposer les étriers et de proposer la position en décubitus latéral.
Elle considère enfin, comme essentiel, de laisser le droit de refuser l’examen et la présence d’un étudiant.
Frédéric Haroche