AVC : quand un régulateur du SAMU refuse d’envoyer les secours à une femme qu’il pensait ivre…
Nantes, le lundi 28 août 2017 - Les faits remontent à octobre 2010
: une femme de 41 ans, infirmière dans un centre de rééducation,
présente des fourmillements dans une main et des troubles de
l’élocution. Soupçonnant un AVC, elle contacte le SAMU. Mais le
médecin régulateur refuse d’envoyer une équipe sur place,
considérant que la patiente est soit ivre, soit dépressive. Il lui
recommande d’aller se coucher. L’infirmière se rend alors avec
difficulté chez ses voisins qui alertent les secours : la prise en
charge n’interviendra que deux heures après l’apparition des
symptômes. Ce vendredi, le tribunal administratif de Nantes a
condamné le CHU de la ville et son assureur à verser 352 458 euros
à la victime, ainsi que 64 192 euros à la caisse primaire
d’assurance maladie. Les experts chargés d’un rapport ont estimé
que la patiente avait été sans aucun doute victime d’une perte de
chance, liée à l’attitude du praticien, dont l’absence «
d’humanité » a par ailleurs été épinglée. « Un
interrogatoire correctement effectué aurait permis de suspecter le
problème neurologique et aurait évité l’erreur concernant l’heure
de début des symptômes », écrivent les magistrats. Aucun
représentant du CHU n’avait fait le déplacement à l’audience à
l’heure de l’énoncé du verdict.
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