Polémiques sur les violences obstétricales : l’ANEMF invite à prendre du recul

Paris, le mercredi 30 août 2017 - Le secrétaire d’Etat aux droits des femmes, Marlène Schiappa, a provoqué la colère d’une partie de la communauté médicale en évoquant les violences obstétricales et maltraitances gynécologiques dont seraient victimes un grand nombre de femmes. En s’appuyant non pas sur des statistiques officielles, mais sur des témoignages de patientes, Marlène Schiappa a notamment donné comme exemple pour illustrer ses propos la pratique selon elle  trop fréquente de l’épisiotomie. Alors que la controverse persiste, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) estime qu’elle doit inviter à la réflexion sur les questions de communication. « Comment l’avis des médecins et soignants, étant donné l’expertise inhérente à la pratique de leur métier, doit-il être entendu et respecté dans les débats publics en matière de santé ? Réciproquement, comment des témoignages de violences rapportées par des patients doivent-ils être entendus et respectés des médecins et autres professionnels de santé, sans que ces derniers remettent en question ou minimisent l’existence de ces violences, tout en apportant des éléments de rectification d’informations inexactes (selon les données de la science en l’état) ou de contextualisation » s’interroge ainsi l’ANEMF dans une lettre récente consacrée aux questions éthiques.

M.P.

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Vos réactions (2)

  • Enquête personnelle de Mme Schiappa ...

    Le 31 août 2017

    Etonnante conclusion d'une femme "politique" chargée du pôle de l'égalité femmes-hommes ! Bien sûr au sujet de l'épisiotomie, j'espère que notre enquêtrice n'a pas voulu faire de parallèle femmes/hommes...Bien sûr l'épisiotomie a toujours eu un aspect un peu "barbare" pour la femme qui l'a subie (mais en fait moins qu'elle l'ait craint )! Je l'ai pratiquée toujours, ou le plus souvent, dans l'urgence ! Elle est nécessaire pour éviter une dystocie gravissime, une extension du plexus brachial ou une réanimation cardio-ventilatoire imprévisible antérieurement à l'expulsion... Va-t-elle, cette dame novice en politique convaincre le premier ministre de voter un décret obligeant les "accoucheurs" à pratiquer ou faire pratiquer toujours une césarienne programmée le mardi après-midi pour faire disparaitre cet acte ?

    Michèle Coujard (SF)

  • Quelle aille voir où les jeunes femmes accouchent "naturellement"

    Le 03 septembre 2017

    J'ai pratiqué des accouchements pendant plus de 20 ans et donc des épisiotomies, et je n'en ai jamais pratiqué pour mon "confort" mais bien dans l'intérêt du bébé et aussi celui de la mère car notre ministre semble oublier qu'une déchirure périnéale dont l'importance est imprévisible car "explosive" met en péril le sphincter anal.

    Quelle aille voir dans les endroits où les jeunes femmes accouchent "naturellement" et aille constater les désastres des déchirures qui s'accompagnent de rejet par la société de ces femmes devenues incontinentes. On dirait que devenir ministre rende une écrivaine omni compétente du jour au lendemain et on se demande alors pourquoi on ne pratique jamais d'épisiotomie aux hommes !

    Dr Marc Lemire

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