Parcourir les travées des sessions de « Poster discussion » du congrès de l’ESMO révèle parfois des résultats fort intéressants et inattendus. Ainsi, on sait que le cannabis est de plus en plus utilisé en oncologie pour ses vertus thérapeutiques contre les nausées, la douleur et l’anorexie. Mais il a aussi des effets immunosuppresseurs peu étudiés. Ce qui a conduit une équipe israélienne à conduire une étude rétrospective auprès de 140 patients traités par nivolumab pour un mélanome, un cancer bronchique ou un cancer du rein. 51 de ces patients étaient également sous cannabis pour raisons thérapeutiques. Les taux de réponse observés ont été comparés à ceux des 89 patients sous nivolumab sans cannabis.
De manière statistiquement significative (p = 0,016), les patients avec une survie globale ≥ 2 mois ont obtenu des taux de réponse à l’immunothérapie inférieurs sous cannabis : 17,6 % contre 33,3 % en cas de cancer bronchique et 10 % contre 43,3 % pour les deux autres cancers. La survie sans progression et la survie globale ont également été affectées, principalement chez les fumeurs et les patients avec métastases cérébrales.
Dr Dominique-Jean Bouilliez