
Paris, le jeudi 5 octobre 2017 – La Confédération française démocratique du travail (CFDT) publie les résultats de son enquête intitulée « On est combien aujourd'hui ? Parlons effectifs » qu’elle a réalisée au mois de mars dernier.
Cette étude a été lancée dans le cadre des travaux effectués par l’European Federation of Public Service Unions qui cherchent à déterminer s’il est nécessaire de légiférer sur une dotation en personnels minimum dans tous les services de santé.
Cette enquête en ligne forte de 37 questions a reçu les réponses de 2 587 soignants.
Les répondants sont des IDE, Ibode, Iade, puéricultrices, aides-soignants, aides médico-psychologiques, auxiliaires de puériculture, agents de service faisant fonction d’aides-soignants et étudiants. Ils sont à 86 % des femmes, exerçant aux trois quarts dans le public.
Une France dans la moyenne basse
Le ratio infirmier par service est en moyenne de un infirmier pour 22,5 patients le matin et un pour 25,7 l’après-midi, faisant de la France un pays dans la moyenne basse des pays les plus avancés. En outre ces chiffres cachent de fortes disparités. La gériatrie, comme cela a été pointée dans des rapports récents est cruellement sous dotée. Ainsi, dans les EHPAD on ne compte que un infirmier pour 42 patients le matin et 48 l’après-midi et un pour 30 le matin et 36 l’après-midi en USLD. Sans surprise ce sont les services de réanimation qui sont le plus fournis avec une moyenne, en permanence, d’un infirmier pour trois malades.
Au total, 56 % des sondés estiment que l’effectif présent n’a pas permis la sécurité et la qualité des soins ni la dignité des patients, de plus 89 % jugent qu’il devrait y avoir des « normes obligatoires fixant les effectifs par type de services ».
Des bienfaits des quotas
En Australie où des quotas ont été introduits dès 2001, la Fédération australienne de soins infirmiers (ANF) rapporte qu’ils ont conduit à « un meilleur recrutement et maintien en poste des infirmières et une plus grande stabilité de l’emploi, de meilleurs soins aux patients et une charge de travail plus gérable ». D’autres travaux, en Californie, ont démontré que les ratios ne génèrent pas de coûts supplémentaires.
« Concernant les normes obligatoires en taux de personnel
qui seraient fixées par la loi, les avis semblent partagés. Les
professionnels expriment un besoin d’élaboration de normes mais
disent aussi qu’elles doivent être établies au plus près du lieu de
travail » conclu, timidement, quant à elle, la CFDT.
Frédéric Haroche