
Paris, le vendredi 6 octobre 2017 – Inaugurant à Paris les 70emes entretiens de Bichat, le ministre de la santé, Agnès Buzyn a discouru sur la médecine et la chirurgie ambulatoire.
Rappelons en préambule, que la part de la chirurgie ambulatoire est de 54 % (contre 36,2 % en 2009) et que celle de la médecine ambulatoire est de 43 % et qu’Agnès Buzyn a déjà indiqué que la sortie du « tout hôpital » était l’une de ses priorités dans le cadre de la stratégie nationale de santé.
Des obstacles annoncés…
L'objectif annoncé par Agnès Buzyn est de porter la part de la médecine ambulatoire à 55% et celle de la chirurgie ambulatoire à 70% en 2020 (le but était jusqu’ici d’atteindre 66,2 % de chirurgie ambulatoire en 2020).
Le ministre de la Santé a aussi évoqué les obstacles. Tout d’abord la question du financement, puisque « les recettes générées sont inférieures à celles réalisées auparavant en hospitalisation complète ». Ainsi un rapport récent de l’Association Française de Chirurgie (AFC) notait les conséquences en terme de fermeture de lits : « un alignement sur les standards internationaux équivaudrait à la fermeture de quelque 98 000 lits sur les 414 000 existants ».
Elle n’a pas manqué de mentionner « les difficultés pour certains patients de se rendre tôt le matin à l'hôpital et de rentrer à domicile le soir, dans des territoires plus éloignés et moins desservis par les transports publics ».
En outre, elle a fait savoir que, selon elle, le développement de l'ambulatoire passe par une « meilleure coordination » ville-hôpital...faut-il encore ne pas asphyxier les libéraux lui rétorqueraient sans doute quelques esprits taquins !
Elle a aussi communiqué sur la tenue prochaine de réflexions et d’expérimentations de « tarification en logiques de parcours » et non plus à l’acte pour la chirurgie ambulatoire.
…et quelques autres oubliés
On relèvera encore que selon l’enquête menée par l’ACF moins d'un tiers des équipes disposent d'une unité de chirurgie ambulatoire depuis moins de 5 ans, et 10 % depuis moins de 2 ans. De même, 63 % de ces unités comptent moins de 15 places…les ambitions ministérielles risquent ainsi de rester lettre morte en l'absence de mesures fortes d'accompagnement.
Enfin, autre problème majeur, celui de la gestion de la douleur qui serait responsable d'un tiers des ré-hospitalisations secondaires.
Xavier Bataille