Aider les adolescents à faire face à la stigmatisation du surpoids

L’obésité constitue un problème important de santé publique non seulement à cause de ses conséquences physiques, mais aussi à cause de la stigmatisation, laquelle est une source de stress susceptible d’aggraver encore l’état de santé. Les adolescents peuvent être particulièrement vulnérables à cette stigmatisation qui peut avoir des effets délétères sur la construction de leur identité. Une étude a examiné le lien entre la stigmatisation liée au poids et le stress psychosocial, les stratégies de coping, les désordres alimentaires ainsi que l’inactivité physique chez l’adolescent.

Elle a été menée auprès d’un échantillon d’adolescents américains recrutés dans une école secondaire privée et trois écoles publiques de l’Alabama, de la Louisiane et du Mississipi. Au total 302 ont accepté d’y participer. Les outils d’évaluation comprenaient l’Implicit Association Test (stigmatisation), le Coping Responses Inventory–Youth (stratégies pour faire face), le Perceived Stress Scale (stress psychosocial) et des questions choisies du Youth Risk Behavior Survey (désordres alimentaires, activité physique). Les données ont été analysées par régressions linéaire et logistique.

Les stratégies de coping, prédictives des désordres alimentaires

L’échantillon était composé surtout de filles (72 %), blanches  (76,5 %), en 9e année de scolarité (43,7 %), âgées de 15 ans (30 %), dont la mère avait une formation universitaire complète (28,5 %) ou partielle (24,2 %). Selon les données autorapportées, 13,2 % des participants présentaient un embonpoint et 13,9 % une obésité ; seulement 3 % étaient sous leur « poids santé ». Bien que la majorité eût un « poids appropié », plus de la moitié cherchaient à perdre du poids. Le principal moyen adopté pour cette perte de poids était le jeûne de plus de 24 heures. Moins de la moitié des participants suivaient la recommandation de 60 minutes d’activité physique, 5 jours par semaine. Une préoccupation concernant le poids ou un penchant « anti-gros » étaient présents chez 94 % des sujets de l’échantillon. Un style de coping d’évitement et le stress psychosocial prédisaient des désordres alimentaires. La stigmatisation était liée à certaines variables sociodémographiques, mais pas au style de coping ni au stress psychosocial.

Selon les auteurs, les infirmières en santé scolaire devraient soutenir les adolescents pour les outiller en matière de stratégies de coping, autres que l’évitement, en ce qui concerne le surplus de poids. Par exemple, les stratégies centrées sur le problème peuvent être davantage positives, car elles impliquent le changement actif de la situation. On peut consulter l’intéressant site du Centre d’études sur le stress humain (1) pour connaître différentes stratégies centrées sur le problème.

Cécile Michaud, inf., PhD

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