
San Francisco, le jeudi 26 octobre 2017 - Intégrés au tout
nouveau programme Bridges Curriculum qui fait désormais partie du
cursus des études médicales de l’Université de Californie à San
Francisco (UCSF), les cours d’anatomie du professeur Derek Harmon
sont particulièrement appréciés des étudiants, comme le révèle le
site scienceblog.com. Leur particularité est de s’appuyer sur une
technique de réalité virtuelle (VR) de pointe pour compléter la
formation classique sur manuel et en salle de dissection sur de
vrais cadavres.
L’expérience est en totale immersion. Equipé d’un masque de réalité
virtuelle, chaque étudiant visualise un corps humain en 3
dimensions autour duquel il peut tourner et se positionner où bon
lui semble. Une sorte de joystick semblable à ceux qu’utilisent les
fans de jeu vidéo fait figure de scalpel et leur permet de
prélever, couche par couche, chaque tissu, chaque organe et chaque
os qui constituent le corps humain. En première année de médecine,
Jordan Holler est convaincu par cette technologie : « Nos
professeurs en salle de dissection font vraiment du très bon
travail, mais il est reste compliqué pour nous d’avoir une vision
complète à l’échelle tridimensionnelle de ce qu’il se passe
».
D’infinies possibilités
Pour Derek Harmon, c’est une expérience qui s’apparente à celle
qui consiste « à mettre dans le bon ordre les pièces d’un
puzzle. L’étudiant peut retirer des éléments du corps
indépendamment des autres et les replacer autant de fois qu’il le
veut et ainsi comprendre les relations étroites qui existent entre
les muscles, les nerfs et les organes ». La possibilité de
zoomer jusqu’au niveau microscopique est une facette de plus de
cette technologie dont le Pr Harmon ne doute pas qu’elle aide
vraiment les étudiants à « intégrer ces notions d’anatomie qui
constituent une grosse part du savoir qu’ils ont à acquérir et qui
sont si importantes dans leurs études ».
Le professeur Kimberley Topp qui fait également partie de ce
programme à l’UCSF considère pour sa part qu’il s’agit d’une «
manière formidable d’amener les étudiants à se sentir plus à
l’aise avec l’environnement clinique dans lequel ils sont
plongés ». Les applications potentielles de la VR dans ce
contexte sont infinies et les équipes de l’université sont déjà en
train de réfléchir à de nouveaux modèles situationnels qui
simuleraient des interventions chirurgicales et toutes sortes de
cas cliniques. Les étudiants seraient ainsi placés devant des cas
concrets où l’on pourrait étudier leurs réactions en situation
d’urgence, tout en ne prenant aucun risque réel.
Benoît Thelliez