
Soulignons que selon un rapport de la députée Les Républicains Véronique Louwagie, le nombre de bénéficiaires de l'AME a connu un léger infléchissement en 2016, avec 311 310 personnes en fin d'année, ce qui semble se confirmer en 2017. L’auteur déplore néanmoins « la somme considérable » engagée au titre de l’AME, qui « interroge beaucoup de nos concitoyens » ainsi que les « abus » qui lui font réclamer des travaux parlementaires plus étoffés sur l'évolution de ce « système généreux ».
Trop généreux pour des migrants « ayant des portables » !
Sans surprise ce sont sur les bancs les plus à droite de l’hémicycle que les critiques se sont fait les plus vives. Ainsi, Julien Aubert, député LR du Vaucluse, a estimé que cette « générosité » était excessive pour des migrants ayant suffisamment d'argent pour « s'acheter un portable » et est « incompréhensible pour les Français qui économisent quelques euros ». Il a aussi fait valoir que le budget de cette allocation n’était que de 75 millions d’euros à sa création en 2000 et que selon lui l’augmentation en serait « sans fin ». Il a par ailleurs déploré que la majorité ait « toisé » ses arguments en commission. L'élu a aussi plaidé, sans succès, pour des dispositifs modérateurs.Pour Emmanuelle Ménard qui siège aux côtés du Front National, l'AME est « en roue libre » et est « payée par ceux qui travaillent pour ceux qui non seulement ne travaillent pas mais sont en situation irrégulière ».
Même les représentants du groupe France insoumise y sont allés de leur blâme, Caroline Fiat a ainsi fustigé un gouvernement qui ne s’employait pas suffisamment à « tordre le cou aux idées fausses ».
Face à ces acerbes observations, la ministre de la Santé a prévenu, à la tribune, que la suppression de l'AME serait « une faute au regard de la santé publique » et « ferait peser sur les professionnels et établissements de santé une responsabilité qui n'est pas la leur ».
Elle a également souligné que contrairement aux rumeurs ce panier de soins était « réduit » et qu’au total il permettait surtout « à la collectivité de se protéger contre des maladies infectieuses » et de protéger les clandestins « de maladies chroniques » et d’ainsi « éviter un surcoût éventuel pour l'hôpital public ».
A l’issue de ces âpres discussions, seuls les députés de la majorité et les "constructifs" ont voté cette augmentation.
Frédéric Haroche