
Ainsi, la DRJSCS (Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports et de la Cohésion Sociale) de Nouvelle Aquitaine a récemment délivré une équivalence IADE (Infirmier anesthésiste diplômé d’État) à une infirmière ressortissante portugaise…qui avait juste effectué un stage de trois semaines en France en plus de ses études non spécialisées au Portugal ! Alors que, normalement, pour devenir IADE en France il faut justifier de deux années d’exercice en tant qu’IDE (Infirmier diplômé d’État) et suivre deux ans d’une formation dont l’entrée est sanctionnée par un concours.
Cette décision ne respecte donc pas la réglementation en vigueur et pose, notamment « un problème au niveau de la sécurité des patients », expliquent, à juste titre, dans une lettre adressée au directeur de la DRJSCS de Nouvelle Aquitaine, le SNIA et l'UFMICT-CGT.
Tout et n’importe quoi
Dans un communiqué diffusé le 11 janvier, le SNIA s'inquiétait, en outre, de la disparité des décisions de délivrance d’équivalence entre les régions…Certaines étant octroyées directement, sans stages supplémentaires ! « Nous constatons que, pour un même diplôme, sous-qualifié au regard des standards français, des avis contradictoires ont été rendus, allant du refus direct, en passant par des mesures compensatoires partielles et insuffisantes jusqu'à des autorisations directes d'exercice IADE sans mesures compensatoires ! » explique le SNIA.Soulignons, que, si ces dérives ne sont pas dues à la récente entrée en vigueur de l’exercice partiel des professions de santé, qui vise plutôt à introduire des professions intermédiaires jusqu’ici inexistantes en France, elles y font écho et mettent encore une fois en lumière le douloureux problème des équivalences internationales, y compris au sein de l’Union européenne, des diplômes en santé.
*notamment SNIA : Syndicat national des infirmiers-anesthésistes et Union fédérale Médecins, ingénieurs, cadres, techniciens (CGT)
Frédéric Haroche